Synthèse du Dr. Nans Florens et Pr. Jean-Pierre Fauvel, Service de Néphrologie, hypertension et dialyse, Hôpital E Herriot, Lyon
L’étude SPRINT, a montré qu’un contrôle plus strict de la pression artérielle (120 vs 140 mmHg) dans une population à haut risque cardiovasculaire non diabétique s’associait à une réduction de la mortalité toute cause et de la mortalité cardiovasculaire. Parmi les patients, un nombre significatif présentait un DFG selon le MDRD entre 20 et 60 ml/min/1.73m², 1330 patients dans le groupe traitement intensif et 1316 dans le groupe standard.
Chez les insuffisants rénaux, le critère de jugement principal composite (regroupant la survenue d’un IDM non fatal et/ou d’un syndrome coronarien aigu sans IDM et/ou décompensation cardiaque et ou d’un AVC et/ou d’une mort de cause CV) n’était pas significatif entre les deux objectifs tensionnels. En analyse de sous-groupe, il pourrait y avoir un effet sur la mortalité toute cause de la stratégie intensive et on note une significativité du critère de jugement principal dans la population de plus de 75 ans. A confirmer ….
Concernant la tolérance, on note un nombre significatif de perte de plus de 30% du DFG dans le groupe intensif et la survenue de plus d’effets indésirables de type hypo/hyperkaliémie et d’IRA.
En somme, la stratégie de contrôle intensif chez les patients IRC non diabétiques de plus de 50 ans à haut risque cardiovasculaire ne semble pas efficace sur la mortalité et les évènements cardiovasculaires.
Pour en savoir plus vous pouvez télécharger l’article :
Synthèse de l’article du Pr. Jean-Pierre FAUVEL, Service de Néphrologie, CHU de Lyon :
La surcharge hydrosodée est suspectée comme une cause majeure d’hypertension, d’insuffisance cardiaque et de mortalité chez les patients en hémodialyse. Suspectée mais pas prouvée.
Dans une large étude de cohorte incluant chez 39 566 patients (26 pays) débutant l’hémodialyse, l’influence de la surcharge hydrosodée (initiale et cumulative sur 1 an) a été étudiée dans trois catégories de PA systolique (<130, 130-160 et >160 mmHg).
L’analyse confirme qu’il existe globalement une courbe en U entre le niveau de PA de prédialyse et la mortalité, la PA de prédialyse « idéale » étant comprise entre 130 et 160 mmHg.
L’analyse a conclu que la surcharge hydrosodée (initiale et cumulative) prédisait un sur-risque de mortalité à 1an quelque soit le niveau de PA
Les auteurs pensent qu’il est temps de débuter un essai clinique comparant la mortalité en dialyse randomisée sur le niveau d’hydratation, la simple surveillance de la PA étant insuffisante.
Le système rénine angiotensine (SRA) joue un rôle primordial dans le contrôle de la pression artérielle et dans le développement de l’HTA. Il est bien admis que le SRA endocrine (circulant) et le SRA tissulaire (paracrine) participent au contrôle du tonus vasculaire, du tonus sympathique et des fonctions tubulaires rénales.