Référence de l’article :Cohen LP, Schwartz JE, Pugliese DN, et al. Short-Term
Reproducibility of Masked Hypertension Among Adults Without Office Hypertension. Hypertension. 2020;76(4):1169-1175. doi:10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15287
Lecture proposée par :O Ormezzano
La reproductibilité à court terme de la MAPA pour détecter une HTA masquée (ou HTA ambulatoire isolée) a été peu étudiée.
254 patients sans traitements antihypertenseurs, ayant une PA clinique normale ont eu deux MAPA sur 24 heures effectuées à un intervalle médian de 29 jours. L’analyse a été faite selon les seuils de normalité de la PA clinique et de la MAPA des dernières recommandations américaines de 2017.
L’âge moyen des participants était de 38,0 (+/-12,3) ans et 65,7% étaient des femmes. Selon la première et la deuxième MAPA, respectivement 24,0% et 26,4% des participants avaient une HTA masquée de jour. Le coefficient kappa (IC à 95%) de reproductibilité entre les deux MAPA était de 0.50 (0.38–0.62) pour le diagnostic d’HTA masquée de jour, et de 0,57 (0,46–0,69) pour l’HTA masquée de 24h.
L’analyse en sélectionnant les patients selon les seuils plus élevées de normalité de PA clinique et ambulatoire des dernières recommandations européennes de 2018 retrouve une discrète amélioration de la reproductibilité entre les deux MAPA pour le diagnostic d’HTA masquée de jour, etde 24h (respectivement kappa 0.62 (0.51 – 0.72) et 0.65 (0.56-0.74).
Les cliniciens doivent tenir compte de la reproductibilité modérée à court terme de la MAPA lors de la recherche d’une HTA masquée.
Référence de l’article :Qin JJ, Cheng X, Zhou F, et al. Redefining Cardiac Biomarkers in Predicting Mortality of Inpatients With COVID-19. Hypertension. 2020;76(4):1104-1112. doi:10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15528
Résumé proposé par : PY Courand
Qin JJ et collaborateurs ont publié récemment dans la revue Hypertension une cohorte rétrospective multicentrique de 3219 patients (Province de Hubai, Chine) afin d’évaluer la capacité des biomarqueurs cardiaques à prédire la mortalité toute cause à 28 jours des patients atteints de la maladie COVID-19. Les prélèvements biologiques ont été réalisés à l’admission des patients en hospitalisation. Après avoir ajusté les modèles de survie à l’âge, au genre et aux comorbidités, les auteurs rapportent que pour des valeurs supérieures au seuil pathologique du laboratoire, la troponine ultrasensible, le NT-proBNP et la myoglobine multiplie de façon statistiquement significative le risque de mortalité toute cause à 28 jours de 7.12, 5.11 et 4.50 respectivement. Cette information conforte des données déjà publiées dans d’autres articles. L’élément d’intérêt de ce travail réside dans le fait que la valeur la plus discriminante des biomarqueurs se situe nettement en-dessous des valeurs considérées comme pathologiques par les laboratoires : 49% pour la troponine ultrasensible, 18.9% pour le NT-proBNP et 49.8% pour la myoglobine. Ces biomarqueurs cardiaques permettent de révéler de façon précoce des signes de mauvais pronostic de la maladie COVID-19 même à des seuils nettement plus bas que ceux habituellement utilisés pour le diagnostic d’insuffisance cardiaque ou de syndrome coronaire aigu.
Outcomes of Intensive Systolic Blood Pressure Reduction in Patients With Intracerebral Hemorrhage and Excessively High Initial Systolic Blood Pressure: Post Hoc Analysis of a Randomized Clinical Trial
Référence de l’article : Qureshi AI, Huang W, Lobanova I, et al. Outcomes of Intensive Systolic Blood Pressure Reduction in Patients With Intracerebral Hemorrhage and Excessively High Initial Systolic Blood Pressure: Post Hoc Analysis of a Randomized Clinical Trial. JAMA Neurol. Published online September 08, 2020. doi:10.1001/jamaneurol.2020.3075
Lecture proposée par : R Boulestreau
La cible tensionnelle optimale en phase aigüe d’un AVC hémorragique reste incertaine.
Qureshi et al ont repris les données de 228 patients ayant participé à l’essai ATACH-II. Ils ont comparé l’effet d’une cible de pression systolique « stricte » en phase aigüe (110-139 mmHg) versus « standard » (140-179 mmHg), chez les patients présentant un AVC hémorragique et une pression artérielle systolique à l’entrée dans l’étude supérieure à 220 mmHg de systolique. La randomisation a eu lieu dans les 4h30 suivant le début des symptômes, et le traitement utilisé était la Nicardipine IV. Les dégradations neurologiques au cours des 24 premières heures étaient significativement plus fréquentes dans le groupe ciblant un contrôle strict de la pression artérielle (15.5% vs 6.8%, p = 0.04) sans bénéfice sur la mortalité ou l’incapacité sévère à 90 jours (39.0% vs 38.4%, p = 0.92), ni sur l’expansion de l’hématome.
Ces résultats suggèrent la prudence dans l’application des recommandations actuelles (contrôle strict) chez les patients présentation un AVC hémorragique et une pression artérielle supérieure à 220 mmHg de systolique à l’admission.
Trends in Blood Pressure Control Among US Adults With Hypertension, 1999-2000 to 2017-2018
Référence de l’article :Muntner P, Hardy ST, Fine LJ, et al. Trends in Blood Pressure Control Among US Adults With Hypertension, 1999-2000 to 2017-2018. JAMA. Published online September 09, 2020. doi:10.1001/jama.2020.14545
Lecture proposée par :JP Fauvel
Il n’y a pas qu’en France… La prévalence aux États-Unis de l’HTA contrôlée pourrait avoir diminué de 2013-2014 à 2017-2018.
Parmi les 18 262 adultes souffrant d’hypertension, la proportion estimée, corrigée en fonction de l’âge, de personnes dont la PA est contrôlée est passée de 53,8 % (95 % IC, 48,7 %-59,0 %) en 2013-2014, à 43,7 % (95 % IC, 40,2 %-47,2 %) en 2017-2018 (P = 0,003 pour la tendance).
Association Between Renin-Angiotensin-Aldosterone System Inhibitors and COVID-19 Infection in South Korea
Référence de l’article :Minkook Son, Jeongkuk Seo and Sung Yang. published online ahead of print, 2020 Jul 13. Hypertension. 2020;HYPERTENSIONAHA12015464. doi:10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15464
Lecture proposée par : JP Fauvel
Dans cette étude cas témoin Coréenne, sur 16 281 sujets souffrant d’hypertension, 950 (5,8 %) cas de COVID-19 ont été confirmés. Un traitement par un inhibiteur du SRAA n’a pas été associé ni au risque d’infection par le SARS-CoV-2, ni à une hospitalisation, ni au transfert en unité de soins intensifs. Cette étude confirme l’absence d’association identifiable entre l’exposition aux inhibiteurs du SRAA et le risque et la gravité de l’infection par COVID-19, ce qui confirme les recommandations selon lesquelles les patients ne devraient pas arrêter leur traitement par inhibiteurs du SRAA
La présente étude démontre l’absence d’une association identifiable entre l’exposition aux inhibiteurs du RAAS et le risque et la gravité de l’infection par COVID-19, ce qui confirme les directives et recommandations médicales actuelles selon lesquelles les patients ne devraient pas arrêter de prendre des inhibiteurs du RAAS parce qu’ils craignent un risque accru d’infection ou de maladie grave par COVID-19.