Référence de l’article :  Pierre Lantelme et al. European Journal of Preventive Cardiology 2021. doi:10.1093/eurjpc/zwab094

Lecture proposée par P Lantelme et M Lopez-Sublet

L’objectif de cette étude a été de déterminer si les améliorations apportées à la prise en charge de l’hypertension artérielle en France au cours des cinq dernières décennies, ont influencé le pronostic des sujets.

L’analyse a portée sur 4657 patients en provenance de deux cohortes françaises OLD-HTA et NEW-HTA d’hypertendus hospitalisés entre 1969 et 2014. Cinq périodes d’inclusion correspondant à 5 décennies ont été considérées et le critère principal a été la mortalité toute causes confondues. Au cours des cinq périodes, les caractéristiques des hypertendus ont changé avec notamment une diminution de la proportion des hypertendus de grade 3, passant de 43,3 % à seulement 6,3 %. Surtout, la survie nette, c’est-à-dire la survie tenant en compte de l’augmentation générale de l’espérance de vie, s’est drastiquement améliorée à niveau de pression artérielle équivalent. Ainsi, la survie nette à 15 ans des hypertendus inclus dans les années 2010 a quasiment rejoint celle de la population générale alors qu’elle était de 2 ans inférieure dans les années 70 soit un gain de 12,3%.

L’avènement de la prise en charge moderne de l’HTA a considérablement réduit la surmortalité des sujets hypertendus (vs la population générale) ; dans un contexte de banalisation de la mesure de la pression artérielle et de réticence aux traitements de longue durée, les médecins devraient considérer cet avantage et l’utiliser pour promouvoir le contrôle de la pression artérielle.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34269383/