Pathophysiology of the Nondipping Blood Pressure Pattern

Référence de l’article : Huart J, Persu A, Lengelé JP, Krzesinski JM, Jouret F, Stergiou G. Hypertension 2023;doi: 10;1161/HYPERTENSIONAHA.122.19996.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet et J Huart

Le phénomène du non-dipping de la pression artérielle (PA) correspond à une perturbation du rythme circadien de la PA avec une baisse insuffisante des niveaux de PA pendant la nuit, tel qu’on peut l’observer à l’aide d’un monitoring ambulatoire de la PA de 24 heures. Les patients présentant un profil “non-dipper” ont un moins bon pronostic cardiovasculaire et rénal, indépendamment de leurs niveaux moyens de PA sur 24 heures. La physiopathologie du non-dipping est complexe et implique de nombreux mécanismes dont des perturbations au sein : (1) du rythme circadien, (2) du système nerveux autonome et (3) de l’homéostasie hydrosodée. Cette revue donne un aperçu des voies potentiellement impliquées dans le phénomène du non-dipping et ce notamment dans différentes conditions pathologiques. Une hypothèse récente est également discutée, concernant un rôle potentiel du microbiote intestinal dans le phénomène du non-dipping, via les acides gras à chaîne courte dérivés de l’alimentation.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36606502/

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Cuffless blood pressure measuring devices: review and statement by the European Society of Hypertension Working Group on Blood Pressure Monitoring and Cardiovascular Variability

Référence de l’article : Stergiou GS et al. J of Hypertension 2022;40(8):1449-1460.

Lecture proposée par : Marilucy Lopez-Sublet

De nombreux appareils de mesure de la pression artérielle (PA) sans brassard sont actuellement sur le marché et prétendent fournir des mesures précises de la PA. Ces technologies ont un potentiel considérable pour améliorer la sensibilisation, le traitement et la gestion de l’hypertension. Cependant, les récentes directives de la Société Européenne d’Hypertension Artérielle (ESH) ne recommandent pas les dispositifs sans brassard pour le diagnostic et la gestion de l’hypertension.

Le groupe de travail de l’ESH sur la mesure a publié ce travail qui s’est intéressé  à présenter les types de technologies de mesure de la pression artérielle sans brassard. Les dispositifs sans brassard constituent un groupe large et hétérogène de nouvelles technologies et présentent des problèmes de précision spécifiques, qui rendent les protocoles de validation établis pour les dispositifs de PA avec brassard inadéquats pour leur validation. En 2014, l’Institute of Electrical and Electronics Engineers a publié une norme pour la validation des dispositifs de PA sans brassard, et l’Organisation internationale de normalisation élabore actuellement une autre norme. La validation des dispositifs sans brassard doit aborder les questions liées à la nécessité d’un étalonnage individuel du brassard, à la stabilité des mesures après l’étalonnage, à la capacité de suivre les variations de la PA et à la mise en œuvre de la technologie d’apprentissage automatique.

En conclusion, les dispositifs de mesure de la pression artérielle sans brassard ont un potentiel considérable pour changer le diagnostic et la gestion de l’hypertension. Cependant, des questions fondamentales concernant leur précision, leurs performances et leur mise en œuvre doivent être soigneusement examinées avant de pouvoir recommander leur utilisation clinique

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35708294/

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Measured Blood Pressure, Genetically Predicted Blood Pressure and Cardioavscular Disease risk in the UK Biobank

Référence de l’article : Cho JSM et al. JAMA Cardiology 2022;28:e1-e9;doi:10.100/jamacardio.2022.3191

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

L’hypertension artérielle reste le principal facteur de risque de maladie cardiovasculaire (MCV) dans le monde. La variabilité de la pression artérielle (PA) mesurée peut entraîner une prise en charge sous-optimale. La question de savoir si les facteurs génétiques contribuant à une PA élevée peuvent-ils compléter l’évaluation du risque de maladie cardiovasculaire ?

Ce travail s’est intéressé à examiner l’incidence des MCV en fonction du score de risque polygénique de la PA indépendamment des PA mesurées et des prescriptions de médicaments antihypertenseurs.

Il s’agit d’une étude de cohorte (UK Biobank) qui a recruté des résidents britanniques âgés de 40 à 69 ans entre mars 2006 et mars 2007. Les participants n’ayant pas fait l’objet d’une maladie cardiovasculaire ont été inclus.

Le critère principal a été le premier incident: infarctus du myocarde, AVC, insuffisance cardiaque ou décès d’origine cardiovasculaire.

Sur les 331 078 participants à l’étude inclus. 56,9 [8,1] ans ; 178 824 femmes [54,0 %]), 83 094 (25,1 %) PA normale, 197 597 (59,7 %) HTA non traitée, et 50 387 (15,2 %) avaient une HTA traitée. Au cours d’un suivi médian (IQR) de 11,1 (10,4-11,8) ans, le résultat principal est survenu chez 15 293 participants.

Classés en 3 groupes (PA normale, HTA non traitée et HTA traitée), chaque écart-type d’augmentation de la PAS mesurée était associé à des rapports de risque de 1,08 (IC95 %, 0,93-1,25), 1,20 (IC95 %, 1,16-1,23) et 1,16 (IC95 %, 1,11-1,20) respectivement pour le résultat primaire. Parmi ces mêmes catégories, chaque écart-type d’augmentation de la de la PAS génétiquement prédite était associée à des rapports de risque accrus de

1,13 (IC95 %, 1,05-1,20), 1,04 (IC95 %, 1,01-1,07) et 1,06 (IC95 %, 1,02-1,10), respectivement, indépendamment des PA mesurées et d’autres covariables. Les résultats étaient similaires pour la PAD mesurée et génétiquement prédite.

Le score de risque polygénique de la pression artérielle peut améliorer l’identification des individus à risque cardiovasculaire élevé y compris celles qui ont à la fois une PA normale et une HTA. D’autres études seront nécessaires pour s’approprier de ce score comme guide dans l’initiation ou intensification du traitement antihypertenseur.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36169945/

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Does blood pressure variability affect hypertension development in prehypertensive patients ?

Référence de l’article :Ozkan G et al. Am JHypertension 2022 ;35(1) :73-78

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

La variabilité de la pression artérielle (VPP) est associée à l’atteinte des organes cibles et au risque cardiovasculaire chez les patients hypertendus.

L’objectif de la présente étude était d’évaluer l’effet de la VPP sur le développement de l’HTA.

Pour cela, 207 patients pré-hypertendus de la cohorte « Cappadoce » ont été suivis pendant deux ans. Des mesures de la pression artérielle ambulatoire (MAPA) sur 24 heures, de la pression artérielle au cabinet et de la pression artérielle à domicile (AMT) ont ensuite été effectuées à des intervalles de 4 à 6 mois.

Une HTA été diagnostiquée chez 25,60 % des sujets. La pression artérielle systolique et diastolique de 24 heures à la MAPA et de l’AMT étaient significativement plus élevées chez les patients qui ont développé une HTA, que chez les autres patients (P 0,006, 0,001 et 0,006, respectivement). Dans une régression logistique, la présence d’une variabilité >90e percentile était un prédicteur dans le développement d’une hypertension.

Cette étude de cohorte observationnelle prospective a montré que la VPP (à court terme en particulier) peut prédire le développement de l’HTA dans la population pré-hypertendue.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34351385/

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Blood-Pressure Targets in Comatose Survivors of Cardiac Arrest

Référence de l’article : Kjaergaard J et al. NEJM August 27 2022. DOI:10.1056/NEJMoa2208687 .

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Les données probantes à l’appui du choix des cibles de pression artérielle pour le traitement des survivants comateux d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier qui reçoivent des soins intensifs sont limitées.

Dans cet essai randomisé en double aveugle avec un plan factoriel 2 par 2, il a été évalué une cible de pression artérielle moyenne (PAM) de 63 mm Hg par rapport à 77 mm Hg chez des adultes comateux qui avaient été réanimés après un arrêt cardiaque extra-hospitalier de cause cardiaque présumée.

Le critère de jugement principal était un composite de décès toute cause ou de sortie d’hôpital avec une catégorie de performance cérébrale (CPC) de 3 ou 4 dans les 90 jours, une catégorie de 3 ou 4 indiquant un handicap sévère ou un coma.

Au total, 789 patients ont été inclus dans l’analyse (393 dans le groupe à cible de PAM élevée et 396 dans le groupe à cible basse). Un événement primaire est survenu chez 133 patients (34 %) dans le groupe à cible élevée et chez 127 patients (32 %) dans le groupe à cible basse (hazard ratio, 1,08 ; intervalle de confiance [IC] à 95 %, 0,84 à 1,37 ; P=0,56). A 90 jours, 122 patients (31%) dans le groupe à cible haute et 114 patients (29%) dans le groupe à cible basse étaient décédés (hazard ratio, 1,13 ; 95% CI, 0,88 à 1,46). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant la performance cérébrale, cognitive ou d’un proxy biologique de souffrance neurale (enolase neuronale). Le taux d’effets indésirables n’était pas différent entre les deux groupes.

Les auteurs concluent qu’une cible de pression artérielle moyenne de 77 mm Hg ou de 63 mm Hg chez des patients survivant un arrêt cardiaque n’a pas entraîné de différence significative dans la survie ou invalidité grave.

L’étude est importante parce qu’elle ne démontre pas de signal de sécurité pour une PAM <75mmHg, seuil qui est généralement retenu comme minimum afin d’obtenir une perfusion suffisante du cerveau post-anoxique, base sur des données observationnelles.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36027564/

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