MMM 2022 – données de la France
Les données « MMM 2022 » de la France ont été présentées à l’ESH en juin 2023. Bravo à tous les centres participants !
Retrouvez le poster de présentation en cliquant ici
Les données « MMM 2022 » de la France ont été présentées à l’ESH en juin 2023. Bravo à tous les centres participants !
Retrouvez le poster de présentation en cliquant ici
Référence de l’article : Zeng X, et al. Prevalence of Chronic Kidney Disease Among US Adults With Hypertension, 1999 to 2018. Hypertension. 2023 Jul 27. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.123.21482.
Résumé proposé par : JP Fauvel
L’hypertension est une cause majeure d’insuffisance rénale terminale. A partir d’un échantillon de 23 120 adultes (plus de 20 ans) hypertendus de la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) suivi de 1999 à 2018, les auteurs ont analysé les tendances de la prévalence normalisées selon l’âge de la maladie rénale chronique (MRC) chez les américains hypertendus. La prévalence de la MRC (stades 1 à 5) normalisée selon l’âge, de la microalbuminurie et de la macroalbuminurie dans l’hypertension est restée relativement stable de 1999 à 2018. Cependant, la prévalence normalisée selon l’âge de la MRC stade 1 dans l’hypertension a augmenté, passant de 4,9 % entre 2003 et 2006 à 7,0 % entre 2015 et 2018 (P=0,008). La prévalence normalisée selon l’âge de la MRC des stades 3 à 5 (eDFG>30 ml/min/1.73m²) de la MRC a diminué de 10,9 % entre 2011 et 2014 à 8,9 % entre 2015 et 2018 (P=0,016).
Opinion de l’expert : Il reste à faire des progrès dans la prise en charge de l’HTA pour réduire la prévalence de la MRC
Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37497635/
Référence de l’article : Milhailidou A et al. e-journal of Cardiology-Practice 2022;22(5)
Lecture proposée par : M Lopez-Sublet
L’inobservance au traitement antihypertenseur reste un défi pour le contrôle tensionnel et cette publication s’intéresse aux différences entre les sexes et fait un focus sur le constat du plus mauvais contrôle actuellement chez les femmes.
Plusieurs obstacles à cela, les facteurs liés au système de santé et l’inertie thérapeutique en première ligne. Plus encore, reconnaitre les symptômes, le retard pris pour débuter un traitement, les objectifs tensionnels non obtenus, la désinformation, le problème lié à la mesure et le cout des médicaments sont aussi à tenir en compte.
Le contrôle de l’HTA est la priorité absolue pour réduire le fardeau des maladies cardiovasculaires chez les femmes, en particulier celles souffrant d’hypertension. Ce travail aborde de façon synthétique cette problématique avec des messages clefs.
Merci au Dr Milhailidou pour le travail collaboratif avec la SFHTA et accord donné pour publier le lien pour accéder à son travail.
Article en accès gratuit : https://www.escardio.org/Journals/E-Journal-of-Cardiology-Practice/Volume-22/improving-compliance-to-antihypertensive-treatment-in-women-with-hypertension
Référence de l’article : Al Horani H et al. Nutr Metab Cardiovasc Dis 2022 ;32(1) :21-31
Lecture proposée par : M Lopez-Sublet
Cette revue a pour but de détailler des nouveautés en terme d’essais cliniques en HTA. Voici quelques constats discutées dans ce papier :
– L’âge de début de l’hypertension, les niveaux de pression artérielle (PA) nocturne et le profil tensionnel peuvent interagir dans le pronostic des futures maladies cardiovasculaires (MCV).
– Le risque de maladie coronarienne semble augmenter linéairement avec l’augmentation de la pression artérielle systolique à l’effort.
– Les bloqueurs du système rénine-angiotensine ne sont pas associés à un risque accru d’évolution sévère de la COVID-19.
– Chez les patients âgés, l’évaluation des risques et des avantages d’un contrôle intensifié de la pression artérielle doit être faite individuellement.
– Une association en forme de J entre les MCV et la PA a également pu être démontrée chez les patients atteints de fibrillation auriculaire sous anticoagulation.
– La restriction en sel et la modification du mode de vie restent des options efficaces pour traiter les patients hypertendus à faible risque CV.
– Les inhibiteurs du co-transporteur 2 du glucose sodique et les agonistes des récepteurs du Glucagon-like peptide-1 montrent des effets hypotenseurs.
– La dénervation rénale doit être considérée comme une option thérapeutique supplémentaire ou alternative chez certains patients souffrant d’hypertension non contrôlée.
Article en accès gratuit : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34690044/
Référence de l’article : Neurologically asymptomatic patients frequently present cerebral injuries during malignant hypertension: a MRI study. Journal of Hypertension. 2021.39:2463-2469.
Lecture proposée par : R Boulestreau
L’HTA maligne est la forme d’hypertension artérielle la plus grave, rapidement mortelle en l’absence de traitement. Elle entraine une dégradation rapide de l’ensemble des organes cibles via une atteinte microvasculaire diffuse rapidement progressive. Si l’atteinte ophtalmologique, rénale et cardiaque sont déjà décrites, l’atteinte cérébrale n’avait pas été étudiée jusque là. Entre 2008 et 2018, nous avons réalisé une IRM cérébrale chez 92 patients admis pour HTA maligne « non compliquée » dans le service. Parmi eux, 58 patients n’avaient aucun signe neurologique à l’admission, 66% d’hommes avec un âge moyen de 45.6 ans. Seuls 24% avaient une IRM cérébrale normale. Une anomalie récente était retrouvée chez 29% d’entre eux (PRES, AVC ischémique ou hémorragique) et 52% présentaient une microangiopathie cérébrale sévère. Si ces données sont confirmées, une IRM cérébrale systématique pourrait être recommandée lors du diagnostic d’une HTA maligne, indépendamment des symptômes neurologiques.
Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34343146/
Référence de l’article : Singh AT, Waikar SS, Mc Causland FR. Hypertension. 2022 Feb 15:HYPERTENSIONAHA12118058. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18058.
Lecture proposée par : JP Fauvel
Si votre pression artérielle monte entre le début et la fin de la séance de dialyse vous avez un sur-risque de mortalité. Chez 3198 patients hémodialysés, des modèles de Cox ont été ajustés pour examiner l’association entre l’hypertension intradialytique (différence de PA entre le début et la fin de la séance de dialyse) et la mortalité toutes causes. Trois groupes de patients ont été constitués ( groupe HyperO : HTA intradialytique comprise entre 0 et 10 mmHg ; groupe Hyper10 : HTA intradialytique de 10 à 20 mm Hg et groupe Hyper20 : HTA intradialytique ≥20 mm Hg) et comparés au groupe de patient dont la PA ne monte pas entre le début et la fin de la séance de dialyse.
Au cours de la période de référence, 47 % des individus répondaient à la définition HyperO et présentaient un risque ajusté de décès supérieur de 32 % (hazard ratio, 1,32 [IC 95 %, 1,05-1,66]), par rapport à une pression artérielle systolique non augmentée. L’Hyper10 était présent dans 21,2 % des cas et associée à un risque ajusté de décès augmenté de 18 % (hazard ratio, 1,18 [IC 95 %, 0,94-1,48]). L’Hyper20 était présent chez 6,8 % des patients et associée à un risque ajusté de décès supérieur de 3 % (hazard ratio 1,03 [IC 95 %, 0,74-1,44]).
Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35166122/
Référence de l’article : Laffin LJ, Kaufman HW, Chen Z, Niles JK, Arellano AR, Bare LA, Hazen SL. Rise in Blood Pressure Observed Among US Adults During the COVID-19 Pandemic. Circulation. 2021 Dec 6. doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.121.057075.
Lecture proposée par : Béatrice Duly-Bouhanick
Dans une lettre publiée dans Circulation, les auteurs constatent dans une étude longitudinale sur 50 états aux Etats Unis une augmentation des PAS/PAD chez des patients adultes pendant la pandémie COVID-19 par rapport aux années précédentes. Celle-ci est plus marquée chez les femmes et elle ne serait pas liée à la prise de poids observée pendant le confinement (les hommes en auraient même perdu). Les auteurs évoquent des raisons multiples à cette augmentation des PA parmi lesquelles une augmentation de la consommation d’alcool, du stress et une réduction de l’activité physique. Ils mettent l’accent sur le risque d’une augmentation de l’incidence de la mortalité cardiovasculaire
Pour en savoir plus, article en accès libre: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34865499/
Référence de l’article : NCD Risk Factor Collaboration (NCD-RisC). Worldwide trends in hypertension prevalence and progress in treatment and control from 1990 to 2019: a pooled analysis of 1201 population-representative studies with 104 million participants. Lancet. 2021 Aug 24:S0140-6736(21)01330-1. doi: 10.1016/S0140-6736(21)01330-1. Epub ahead of print. PMID: 34450083.
Référence de l’article : Pierre Lantelme et al. European Journal of Preventive Cardiology 2021. doi:10.1093/eurjpc/zwab094
Lecture proposée par : P Lantelme et M Lopez-Sublet
L’objectif de cette étude a été de déterminer si les améliorations apportées à la prise en charge de l’hypertension artérielle en France au cours des cinq dernières décennies, ont influencé le pronostic des sujets.
L’analyse a portée sur 4657 patients en provenance de deux cohortes françaises OLD-HTA et NEW-HTA d’hypertendus hospitalisés entre 1969 et 2014. Cinq périodes d’inclusion correspondant à 5 décennies ont été considérées et le critère principal a été la mortalité toute causes confondues. Au cours des cinq périodes, les caractéristiques des hypertendus ont changé avec notamment une diminution de la proportion des hypertendus de grade 3, passant de 43,3 % à seulement 6,3 %. Surtout, la survie nette, c’est-à-dire la survie tenant en compte de l’augmentation générale de l’espérance de vie, s’est drastiquement améliorée à niveau de pression artérielle équivalent. Ainsi, la survie nette à 15 ans des hypertendus inclus dans les années 2010 a quasiment rejoint celle de la population générale alors qu’elle était de 2 ans inférieure dans les années 70 soit un gain de 12,3%.
L’avènement de la prise en charge moderne de l’HTA a considérablement réduit la surmortalité des sujets hypertendus (vs la population générale) ; dans un contexte de banalisation de la mesure de la pression artérielle et de réticence aux traitements de longue durée, les médecins devraient considérer cet avantage et l’utiliser pour promouvoir le contrôle de la pression artérielle.
Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34269383/
Référence de l’article : Olie V et al. J Clin Hypertens (Greenwich) 2021; doi:10.1111/jch.14254
Lecture proposée par : Valérie Olié
En France, 7,4% des grossesses étaient affectées par un désordre hypertensif. La prévalence de l’hypertension artérielle chronique préexistante était de 1,7%. Celle-ci était traitée pharmacologiquement pendant la grossesse dans 60% des cas. La prévalence de l’HTA gestationnelle était de 4,2% et celle de la prééclampsie de 2% des grossesses. Près de 20% des cas de prééclampsie survenaient de manière précoce, c’est-à-dire avant 32 semaines d’aménorrhée et 40% des prééclampsies étaient sévères. Enfin le HELLP syndrome et l’éclampsie affectaient respectivement 0,2 et 0,1% des grossesses. La prévalence de ces désordres hypertensifs augmentait avec l’âge maternel et l’âge gestationnel. Les femmes ayant une hypertension chronique préexistante à la grossesse avaient un risque très élevé de développer une prééclampsie pendant la grossesse comparativement aux femmes sans (6 fois plus élevé chez les nullipares et 12 fois plus élevé chez les multipares).
Ces résultats mettent en évidence le besoin d’un suivi et d’une prise en charge rapprochée pour les femmes enceintes avec une HTA chronique préexistante afin d’ajuster au mieux les traitements antihypertenseurs et de dépister au plus tôt la prééclampsie.
Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34042277/