La prééclampsie qui associe hypertension et protéinurie après la 20 ème semaine
d’aménorrhée ne représente que 1 à 2% des grossesses mais s’accompagne de nombreuses
complications materno-foetales. Sa physiopathologie reste encore l’objet de nombreuses
recherches. En cas de prééclampsie, parmi les différents biomarqueurs étudiés, la forme
soluble du récepteur de type 1 du VEGF « SFlt-1 » est élevée et le facteur de croissance
placentaire « PIGF » est diminué. L’étude PROGNOSIS montre qu’un rapport sFlt-1:PlGF
inférieur à 38 permet d’exclure la survenue à court terme d’une prééclampsie chez les femmes
suspectes cliniquement de présenter un telle complication.

Référence : Predictive Value of the sFlt-1:PlGF Ratio in Women with Suspected
Preeclampsia H. Zeisler and Others | N Engl J Med 2016;374:13-22.

Résumé : Il s’agit d’une étude prospective, multicentrique réalisée dans 14 pays dont le
but était de valider l’intérêt prédictif de survenue à court terme d’une prééclampsie du rapport
sFlt-1:PlGF (Roche Diagnostics). Une première étude de 500 femmes suspectes de présenter
un tel syndrome a permis d’établir que le seuil de 38 avait un intérêt pronostique. Ce dosage
était réalisé à la consultation initiale puis la patiente était suivie pendant les 4 semaines
suivantes, lors de l’accouchement et dans le post partum pour enregistrer toutes les
complications éventuelles survenues pendant cette période. Le résultat du dosage n’était pas
fourni pendant ce suivi aux médecins. Une 2ème étude de 550 femmes a permis de valider ce
seuil et montrer qu’un rapport inférieur à 38 permettait d’exclure la survenue d’une
prééclampsie dans la semaine suivante avec une valeur prédictive négative de 99.3% alors
qu’une valeur supérieur à ce seuil avait une valeur prédictive positive de 36.7% dans les 4
semaines qui suivaient.
Ainsi, un rapport inférieur à 38 permet d’exclure la survenue de prééclampsie et donc
de rassurer la patiente.

Commentaires
: Depuis 2003, plusieurs équipes ont montré qu’il existe une
surexpression placentaire du facteur soluble du récepteur de type 1 du VEGF « SFlt-1 » dans
la prééclampsie ce qui entraine une carence relative de VEGF sur son récepteur endothélial
qui entraine la production de NO et PG ce qui est donc indirectement vasoconstrictrice. Ce
mécanisme est aussi à l’origine de la survenue de l’HTA sous antiangiogéniques utilisés dans
le traitement de certaines tumeurs métastasées.
Ainsi, un rapport faible permet de suivre la patiente sans l’hospitaliser et d’alléger la
surveillance. Ce dosage immunoassay commercialisé et entièrement automatique peut donc
être utilisé facilement chez les femmes suspectes cliniquement de présenter à court terme une
prééclampsie. Il faut cependant noter que cette valeur de 38 n’a été définie que pour ce kit de
dosage. Il reste aussi à montrer que son utilisation est efficiente d’un point de vue médico
économique.

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