Référence de l’article : Tita AT et al. New England Journal of Medicine 2022, DOI: 10.1056/NEJMoa2201295.

Lecture proposée par : G Ehret

L’utilité et la sécurité du traitement d’une hypertension artérielle non-sévère durant la grossesse sont débattues et il n’y a pas de données de grande qualité pour guider le clinicien. Les bénéfices potentiels d’un tel traitement pourraient être une évolution plus favorable de la grossesse et la crainte est une augmentation du nombre d’enfants qui sont petits pour l’âge gestationnel (PAG).
L’étude CHAP (chronic hypertension and pregnancy), présentée à la réunion de l’American College of Cardiology, est une étude randomisée, multicentrique, ouverte, s’adressant à des femmes avec une hypertension non-sévère (TAS 140-159 ou TAD 90-104mmHg). L’inclusion dans l’étude s’est faite avant 23 semaines de grossesse. Le critère de jugement primaire est un critère composite de prééclampsie, naissance précoce, abruption placentaire, mort fœtal ou néonatal. Le critère de jugement de sécurité est le taux d’enfants avec un poids de naissance en dessous de la 10e percentile.
Au total 2,408 femmes ont été incluses. Le critère de jugement primaire était observé plus rarement dans le groupe de traitement actif: 30.2 vs. 37% (RR 0.82, p<0.001). Le taux d’enfants PAG n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes (11.2 vs. 10.4%, p=0.76). Dans les critères de jugement secondaire, le taux de complications sévères maternelles (2.1 vs. 2.8%), le taux de complications sévères néonatales (2 vs. 2.6%) et le taux de prééclampsie (24.4 vs. 31.1%) et le risque de naissance précoce (27.5 vs. 31.4%) étaient tous moins important dans le groupe de traitement actif.
Les résultats représentent les premières données de haute qualité qui suggère que le traitement d’une hypertension non-sévère durant la grossesse est bénéfique pour la femme et l’enfant.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35363951/