Tangram of Sodium and Fluid Balance: Salt Series.

Référence de l’article :  Bagordo D, et al,. Hypertension. 2023 Dec 12. Doi : 10.1161/HYPERTENSIONAHA.123.19569

Résumé proposé par :JP Fauvel

L’homéostasie des liquides et des électrolytes est un processus physiologique étroitement contrôlé. La modification de ce contrôle se rencontre au cours de l’hypertension, des maladies rénales chroniques, de l’insuffisance cardiaque. Alors que le rein reste le principal acteur du contrôle de l’homéostasie des fluides et des électrolytes du corps entier, des découvertes récentes mettent en évidence des mécanismes plus périphériques conduisant au stockage du sodium dans les tissus, tels que la peau et les muscles, et à un lien entre ce sodium et une série de maladies. Dans cette revue, les auteurs décrivent les multiples facettes de l’équilibre du sodium et des fluides, depuis les concepts traditionnels jusqu’aux nouvelles découvertes et proposent un modèle intégré de maintien de l’homéostasie des fluides et des électrolytes.

Avis de l’expert :L’homéostasie du sodium dans le corps est plus complexe et elle fait intervenir en plus du rein, la peau, les muscles, avec des relations complexes entre la microcirculation, et les liquides inter et extracellulaires. Un peu compliqué mais intéressant.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38084591/ ou en accès libre direct https://https://www.ahajournals.org/doi/epdf/10.1161/HYPERTENSIONAHA.123.19569

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Effects of Cuff Size on the Accuracy of Blood Pressure Readings: The Cuff(SZ) Randomized Crossover Trial.

Référence de l’article : Ishigami J, et al. Effects of Cuff Size on the Accuracy of Blood Pressure Readings: The Cuff(SZ) Randomized Crossover Trial. JAMA Intern Med. Published online August 07, 2023. doi:10.1001/jamainternmed.2023.3264

Résumé proposé par : JP Fauvel

L’effet d’un brassard inadapté à la circonférence du bras sur la mesure de la pression artérielle par un appareil de mesure automatique n’a jamais été quantifié.

L’objectif de cette étude était de comparer les PA  obtenues avec l’utilisation d’un brassard inadapté ou d’un brassard de taille appropriée sur les mesures automatiques de la PA. Les participants ont eu quatre séries de 3 mesures de la pression artérielle : les trois premières séries utilisait un brassard approprié, trop petit ou trop grand dans un ordre aléatoire ; la quatrième série de mesures a toujours été effectuée avec un brassard approprié.

195 adultes d’âge moyen de 54 ans, dont 51% hypertendus ont été randomisés. Parmi les personnes ayant besoin d’un petit brassard, l’utilisation d’un brassard ordinaire a entraîné une baisse statistiquement significative de la PAS (-3,6 [IC à 95 %, -5,6 à -1,7] mm Hg). En revanche, chez les personnes ayant besoin d’un brassard de grande ou de très grande taille, l’utilisation d’un brassard ordinaire a entraîné une élévation statistiquement significative de la PAS (+4,8 [IC à 95 %, 3,0-6,6] mm Hg et +19,5 [IC à 95 %, 16,1-22,9] mm Hg, respectivement). Les résultats étaient similaires pour les analyses stratifiées en fonction de la PAS (>= vs <130 mmHg), et de l’indice de masse corporelle (>= vs <30 kg/m2).

Avis de l’expert :  Trop souvent la taille des brassards est inadaptée à la circonférence du bras et Les différences de pression artérielle obtenues avec des brassards inadaptés sont très significatives. Il faut vraiment former les médecins et les paramédicaux à l’importance d’utiliser un brassard adapté.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37548984/

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Primary Aldosteronism in Chronic Kidney Disease: Blood Pressure Control and Kidney and Cardiovascular Outcomes After Surgical Versus Medical Management.

Référence de l’article : Cohen DL, et al. Primary Aldosteronism in Chronic Kidney Disease: Blood Pressure Control and Kidney and Cardiovascular Outcomes After Surgical Versus Medical Management. Hypertension. 2023. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.123.21474.

Résumé proposé par : JP Fauvel

 

Nous manquons de preuves pour connaitre les bénéfices du meilleur traitement (et donc de l’intérêt du diagnostic) de l’Hyperaldostéronisme primaire (HAP) pour les patients vivant avec une insuffisance rénale chronique (IRC).

Dans cette étude de cohorte rétrospective multicentrique, à partir des données de patients atteints d’HAP et d’IRC qui ont « bénéficié » d’un prélèvement de la veine surrénale entre 2009 et 2019, les auteurs  ont évalué les différences entre la prise en charge chirurgicale et la prise en charge médicale en terme de PAS, et du nombre de médicaments antihypertenseurs. Les analyses secondaires concernaient l’évolution de la PAD, de la kaliémie, du débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) et des événements rénaux et cardiovasculaires. Les analyses ont été ajustées en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, des antécédents CV, du diabète et du DFGe.

Sur 239 participants atteints d’AP et d’IRC, 158 (66 %) ont « bénéficié » d’une surrénalectomie et 81 (34 %) ont été traités médicalement. L’âge moyen était de 57±10 ans, le DFGe moyen était de 45±12 mL/min/1,73 m². Les auteurs ont vérifié la comparabilité des 2 groupes pour cette étude observationnelle. Pour l’ensemble des patients, à 5 ans, la pression artérielle moyenne a diminué de 149±22/85±14 à 131±28/78±16 mm Hg et le nombre moyen de médicaments antihypertenseurs a diminué de 4,0±1,5 à 2,4±1,4. La surrénalectomie par rapport à la prise en charge médicale était associée à une PAS similaire (-0,90 mm Hg [IC 95 %, -6,99 à 5,07]) mais avec moins de médicaments (-1,7 [IC 95 %, -2,24 à -1,10]), sans aucune différence dans les niveaux de potassium ou de fonction rénale, ni d’évènement CV ou rénal.

Avis de l’expert : Chez les insuffisants rénaux, les bénéfices d’une surrénalectomie apparaissent modestes. Pas de bénéfice sur le niveau de PA, ni sur les complications rénales ou CV à 5 ans. Juste un peu moins de médicaments

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37593884/

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Use of Different Blood Pressure Thresholds to Reduce the Number of Home Blood Pressure Monitoring Days Needed for Detecting Hypertension

Référence de l’article : Bradley CK, Choi E, Abdalla M, et al. Hypertension. 2023 Aug 14. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.123.21118.

Résumé proposé par : T Bejan-Angoulvant

L’automesure tensionnelle (AMT) est aujourd’hui recommandée dans le diagnostic d’hypertension artérielle (HTA) de l’adulte. Le nombre de jours pour mesurer la pression artérielle (PA) à domicile reste variable: 7 jours d’après les dernières recommandations européennes et Nord-Américaines, 3 jours d’après les recommandations de la SFHTA.

Sur une cohorte de 361 participants de New York, sans HTA connue, inclus entre 2011 et 2013 et ayant bénéficié de plusieurs mesures de la PA au cabinet, en MAPA et en AMT sur une période de 4 semaines, les auteurs de cette étude ont montré que 3 jours ou moins d’AMT étaient suffisants pour prédire le diagnostic d’une PA >=130/80 mmHg en AMT (valeur prédictive positive >90%) ou exclure ce diagnostic (valeur prédictive négative >90%). Une analyse de sensibilité prenant en compte le seuil actuel de diagnostic d’HTA en AMT, >=135/85 mmHg, conduisait à des conclusions similaires. 

Opinion de l’expert : Recommander 3 jours d’AMT serait donc suffisant pour le diagnostic d’HTA en pratique clinique courante, ce qui confirme la pertinence des recommandations actuelles de la SFHTA. https://sfhta.eu/wp-content/uploads/2018/12/Recommandation_Mesure_de_la_PA_VF.pdf 

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37577827/ 

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Systolic Blood Pressure Time in Target Range and Cognitive Outcomes: Insights From the SPRINT MIND Trial

Référence de l’article : Li S, et al. Systolic Blood Pressure Time in Target Range and Cognitive Outcomes: Insights From the SPRINT MIND Trial. Hypertension. 2023 May 11. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.122.20711.

Résumé proposé par : JP Fauvel

La durée de la PAS dans l’intervalle cible (TTR-PAS) est la proportion de temps pendant laquelle la PAS se situe à l’intérieur d’un intervalle spécifié : 110–140 mmHg pour l’ensemble des patients de l’étude. Le TTR-PAS prend donc en compte la PAS moyenne et sa variabilité sur une période de temps. Les TTR ont été classés en tertiles (TTR-PAS1 médian (IQR) 20.2% (2.7–32.8), TTR-PAS2 59.2 (51.3–67.9) ; TTR-PAS3 92.2 (83.6–100)). Les patients n’ont été inclus que sil sils avaient bénéficier d’au moins 3 mesures de Pas au cours des 3 premiers mois. Si l’analyse principale a été réalisée pour un TTR-PAS au cours des 3 premiers mois, une analyse de sensibilité a été faite pour des TTR-PAS à 6 et 12 mois. L’analyse statistique a été ajustée sur le principaux facteurs de risque CV et de démence.

Dans cette analyse post-hoc de l’étude SPRINT MIND (Systolic Blood Pressure Intervention Trial Memory and Cognition in Decreased Hypertension), un TTR-PAS plus élevé (1° vs 2° et 3° tertile) dans l’intervalle cible (110-140 mmHg) a été associé de manière significative à un risque plus faible de démence probable. Les auteurs n’ont pas comparé l’effet préventif des TTR-PAS des cibles basses (110-130 mmHg ; traitement intensif) à l’effet préventif des cible standards (120-140 mmHg).

Les auteurs concluent que maintenir une PAS constante entre 110 et 140 mmHg au fil du temps peut être bénéfique pour la prévention de la démence.

Pour en savoir plus : (article gratuit) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37165869/

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Efficacy and safety of Low-dose triple and quadruple combination pills vs monotherapy, usual care, or placebo for the initial management of hypertension. A systematic review and meta-analysis

Référence de l’article :Wang N et al. JAMA Cardiology 2023. Doi :10.1001/jamacardio.2023.0720

Lecture proposée par : Marilucy Lopez-Sublet

Les antihypertenseurs en association à faible dose (AAFD) composés de 3 ou 4 molécules sont apparus comme un traitement potentiellement important pour la prise en charge initiale de l’HTA.

Cette étude s’est intéressée à évaluer l’efficacité et l’innocuité des traitements en association à faible dose pour la prise en charge de l’HTA.

Des recherches ont été effectuées dans PubMed et Medline jusqu’à septembre 2022. Des essais cliniques randomisés comparant les AAFD composée de 3 ou 4 molécules à la monothérapie, aux soins habituels ou au placebo ont été sélectionnés.

Sept essais avec un total de 1918 patients (âge moyen 59 [50-70] ans ; 739 [38%] femmes) ont été inclus. Sur quatre essais portaient sur une AAFD à triple composante et trois sur une AAFD à quadruple composante après un suivi de 4 à 12 semaines, la AAFD a été associée à une réduction moyenne de la PAS plus importante que la monothérapie initiale ou les soins habituels (réduction moyenne, 7,4 mmHg ; IC à 95 %, 4,3-10,5) et que le placebo (réduction moyenne, 18,0 mmHg ; IC à 95 %, 15,1-20,8). Les résultats de deux essais ont indiqué que la AAFD restait supérieure à la monothérapie ou aux soins habituels après 6 à 12 mois. L’AAFD a été associée à davantage de vertiges (14 % contre 11 % ; RR 1,28, 95 % IC 1,00-1,63), mais pas à d’autres effets indésirables ni à l’arrêt du traitement.

Les résultats de cette étude ont montré que les AAFD avec 3 ou 4 antihypertenseurs constituaient une option de traitement efficace et bien tolérée pour la prise en charge initiale ou précoce de l’hypertension artérielle

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37099314/

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Oral Contraceptive Pills and Hypertension: A Review of Current Evidence and Recommendations

Référence de l’article : Cameron NA, Blyler CA, Bello NA. Oral Contraceptive Pills and Hypertension: A Review of Current Evidence and Recommendations. Hypertension. 2023 May;80(5):924-935.

Lecture proposée par : JP Fauvel

En 2019, plus de 150 millions de femmes en âge de procréer utilisaient des pilules contraceptives orales (PCO) dans le monde

Les données épidémiologiques ont confirmé l’existence d’une association faible, mais significative, entre les PCO et l’hypertension.  Cette revue résume les preuves actuelles et historiques décrivant l’association entre l’utilisation d’OCP et l’élévation de la pression artérielle. Elle identifie les mécanismes physiopathologiques reliant les OCP au risque d’hypertension, décrit l’ampleur de l’association entre les OCP et les élévations de la pression artérielle, et distingue les effets des différents types d’OCP sur la pression artérielle.

Enfin, cette revue décrit les recommandations actuelles concernant l’hypertension et l’utilisation des OCP, et identifie des stratégies pour améliorer de manière sûre et équitable l’accès à la contraception orale.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37075131/ 

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Cancer Therapy-related Hypertension : A scientific Statement from the American Heart Association

Référence de l’article :Cohen JB et al. Hypertension 2023 ;80 :00-00

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

De nos jours, les médicaments anticancéreux ont considérablement amélioré la survie au cancer au détriment d’une toxicité cardiovasculaire, notamment les atteintes cardiaques, les atteintes thromboemboliques et l’hypertension artérielle. C’est chez les patients traités par des inhibiteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF), ainsi que par des inhibiteurs de la tyrosine kinase et des inhibiteurs du protéasome qu’un lien avec l’hypertension artérielle est particulièrement important. A ces chimiothérapies s’ajoutent les traitements adjuvants, notamment les corticostéroïdes, les inhibiteurs de la calcineurine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, ainsi que l’hormonothérapie anti-androgène pour le cancer de la prostate, qui peuvent augmenter la pression artérielle. Cette hypertension artérielle induite par le traitement du cancer limite souvent la posologie des anti-cancéreux utilisable et augmente la mortalité cardiovasculaire chez les survivants du cancer. L’hypertension artérielle et est généralement réversible après l’interruption ou l’arrêt du traitement.

Les mécanismes moléculaires exacts qui sous-tendent l’hypertension artérielle ne sont pas clairs, mais des découvertes récentes indiquent un rôle important de la réduction de la production d’oxyde nitrique, le stress oxydatif, l’endothéline-1, les prostaglandines, le dysfonctionnement endothélial, l’augmentation du tonus sympathique et la raréfaction microvasculaire. En outre, les polymorphismes génétiques des récepteurs du facteur de croissance endothélial vasculaire sont impliqués dans l’hypertension artérielle induite par les inhibiteurs du facteur de croissance endothélial vasculaire.

Le diagnostic, la prise en charge et le suivi de l’hypertension induite par le traitement anticancéreux suivent les lignes directrices nationales en matière d’hypertension artérielle, car il n’existe pas actuellement d’essais cliniques fondés sur des données probantes concernant spécifiquement les patients qui développent une hypertension artérielle à la suite d’un traitement anticancéreux Une attention particulière doit être accordée à l’hypotension de rebond après la fin du traitement anticancéreux.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36621810/

 

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Phase 2 trial of Baxdrostat for treatment-resistant Hypertension

Référence de l’article : Freeman MW et al. N Engl J Med 2023 ;388 :395-405

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet et G Ehret

L’aldostérone synthase contrôle la synthèse de l’aldostérone et constitue une cible pharmacologique pour le traitement de l’hypertension depuis plusieurs décennies. L’inhibition sélective de l’aldostérone synthase est essentielle mais difficile à réaliser car la synthèse du cortisol est catalysée par une autre enzyme qui partage 93 % de similarité de séquence avec l’aldostérone synthase. Dans les études précliniques et de phase 1, le baxdrostat réduit les taux d’aldostérone plasmatique de manière dose-dépendante mais n’influence pas les taux de cortisol.

Cet essai multicentrique contrôlé par placebo, a examiné dans une population de 248 hypertendus résistants (sous trithérapie dont un diurétique et avec une pression artérielle (PA) de 130/80 mmHg ou plus). Les participants ont été assignés au hasard pour recevoir du baxdrostat (0,5 mg, 1 mg ou 2 mg) une fois par jour pendant 12 semaines ou un placebo. Le critère principal d’évaluation était la variation de la PA systolique entre le début de l’étude et la semaine 12 dans chaque groupe baxdrostat par rapport au groupe placebo.

Des diminutions de la tension proportionnelles à la dose de baxdrostat ont été observées : -20,3 mm Hg, -17,5 mm Hg, -12,1 mm Hg et -9,4 mm Hg dans les groupes 2 mg, 1 mg, 0,5 mg et placebo, respectivement. Aucun décès n’est survenu au cours de l’essai, aucun événement indésirable grave n’a été attribué par les investigateurs au baxdrostat, et il n’y a eu aucun cas d’insuffisance corticosurrénale.

En conclusion, les patients atteints d’hypertension résistante qui ont reçu du baxdrostat ont eu des réductions de la PA liées à la dose.

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Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36342143/

 

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