Aortic Stiffness, Central Blood Pressure, and Pulsatile Arterial Load Predict Future Thoracic Aortic Aneurysm Expansion

Référence de l’article : Boczar KE et al. Hypertension 2021 ;77 :126-134.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

L’anévrisme de l’aorte thoracique est une maladie associée à une morbidité et une mortalité élevées. Cette étude a cherché à déterminer le rôle de la rigidité aortique et de la charge artérielle pulsatile sur la future expansion de l’anévrisme. Cent cinq sujets consécutifs, non opérés, présentant un anévrisme aortique thoracique ont été recrutés et suivis prospectivement. En combinant la tonométrie artérielle avec échocardiographie, différentes mesures de rigidité aortique et de la pression sanguine centrale ont été estimées.

Une régression linéaire multivariable par étapes a évalué les associations entre les mesures de la rigidité et de la croissance de l’anévrisme après ajustement des facteurs de confusion potentiels. L’âge moyen des patients, la taille initiale de l’anévrisme et la durée du suivi étaient de 62,6±11,4 ans, 46,24±3,84 mm et 2,92±1,01 ans, respectivement. Le taux de croissance de l’anévrisme était de 0,43±0,37 mm/an. Après correction pour des comparaisons multiples, la pression systolique centrale (P=0,007) et la pression pulsée (P=0,0002), la vitesse de l’onde de pouls carotide-fémorale (P=0,005) et des ondes de pression réfléchies (P=0,003), ainsi qu’une compliance artérielle totale plus faible étaient indépendamment associés à la croissance future de l’anévrisme.

La rigidité aortique et l’hémodynamique pulsatile sont indépendamment associées à la croissance future de l’anévrisme de l’aorte thoracique et fournissent de nouvelles informations sur l’activité de la maladie. Ces résultats soulignent le rôle de l’évaluation hémodynamique centrale pour adapter de nouvelles stratégies d’évaluation du risque et de traitement aux patients atteints d’anévrisme de l’aorte thoracique.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33249858/

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Utility of urinary albumin excretion as an index for stratifying the residual cardiovascular risk in patients undergoing antihypertensive agents treatment

Référence de l’article : Kikuchi Y et al. Journal of Hypertension 2021 ;39 :2431-2438.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Les patients traités par des médicaments antihypertenseurs, même ceux dont la pression artérielle (PA) est bien contrôlée, présentent un risque plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire athérosclérotique (MCVA) que les personnes non hypertendues présentant un niveau de risque optimal.

Cette étude a émis l’hypothèse que ce risque résiduel pouvait être stratifié sur la base de l’excrétion urinaire d’albumine (EUA).

Un total de 13 082 personnes d’âge moyen et plus âgées avec une PAS/PAD de moins de 160/100 mmHg et des rapports albumine urinaire/créatinine de moins de 300 mg/g et qui n’ont pas subi d’événements cardiovasculaire, ont été suivies. La tension artérielle de départ a été classée en quatre catégories : tension normale (TA1), tension normale élevée (TA2), tension élevée (TA3) et hypertension de grade 1 (TA4), selon les directives 2019 de la Société japonaise d’hypertension.

Après un suivi moyen de 10,6 ± 2,6 ans, le rapport de risque multivariable pour le développement d’une MCVA (n = 994) était déjà augmenté chez les patients hypertendus traités ayant une PA1 par rapport aux individus non-traités ayant une PA1 ; cependant, parmi les patients hypertendus médicamenteux, ce risque était séparé entre les groupes d’EUA, qui ont été classés en fonction de l’UACR médian (hommes, 15,4 mg/g ; femmes, 19,0 mg/g). Chez les patients hypertendus sous traitement, quelle que soit la catégorie de PA, le risque ajusté de développement d’une MCVA chez les personnes ayant un EUA inférieur ou supérieur était comparable à celui observé chez les personnes non traitées des catégories de PA1 et de PA4, respectivement.

En conclusion : chez les patients traités présentant une hypertension bien contrôlée, l’EUA est utile pour stratifier le risque résiduel de développer une MCVA par rapport aux individus non hypertendus présentant des niveaux de risque optimaux.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34261952/

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Association of Fatal and Nonfatal Cardiovascular Outcomes With 24-hour mean arterial pressure

Référence de l’article : Melgarejo JD et al. Hypertension 2021 ;77 :39-48

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Les événements cardiovasculaires indésirables majeurs sont étroitement associés à la pression artérielle (PA) sur 24 heures. Cette publication s’est intéressée à déterminer des seuils axés sur les résultats pour la pression artérielle moyenne (PAM), la pression artérielle systolique (PAS) et la pression artérielle diastolique (PAD) sur 24 heures avec l’indice de pression artérielle estimé par des appareils oscillométriques sur la base d’une cohorte de population (n=11 596).
Au départ, la PAM au cabinet et sur 24 heures était en moyenne de 97,4 et 90,4 mmHg. Sur une période de 13,6 ans (médiane), 2034 événements cardiovasculaires indésirables majeurs sont survenus. Des niveaux de PAM sur 24 heures de <90 (normotension, n=6183), 90 à
<92 (PAM élevée, n=909), 92 à <96 (hypertension de stade 1, n=1544), et ≥96 (hypertension de stade 2, n=2960) mm Hg ont donné des risques d’événements cardiovasculaires majeurs à 10 ans équivalents à ceux de la PAM de cabinet classée selon les seuils américains de 2017 pour la PAS et la PAD au cabinet. Par rapport à la normotension avec PAM sur 24 heures, les rapports de risque étaient de 0,96 (IC 95 %, 0,80-1,16), 1,32 (1,15-1,51) et 1,77 (1,59-1,97) pour une PAM élevée et une PAM de stade 1 et 2.
En conclusion, l’application clinique des seuils de PAM de 24 heures en conjonction avec la PAS et la PAD affine les estimations du risque.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33296250/

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Mineralocorticoid Receptor Antagonist Use and Hard Renal Outcomes in Real-World Patients With Chronic Kidney Disease

Référence de l’article : Mineralocorticoid Receptor Antagonist Use and Hard Renal Outcomes in Real-World Patients With Chronic Kidney Disease. Tatsufumi Oka, Yusuke Sakaguchi, Koki Hattori, Yuta Asahina, Sachio Kajimoto, Yohei Doi, Jun-Ya Kaimori and Yoshitaka Isaka. Hypertension 2022 jan 14; HYPERTENSION12118360

Lecture proposée par : JP Fauvel

Dans cette analyse des données de 3195 patients, issues d’un seul centre académique japonais, les auteurs montrent que l’utilisation d’antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoides (ARM) est associée à une réduction de 28% la survenue d’une IRCT chez les insuffisants rénaux stades 3-4 et même 5. (eDFG 10 à 60 ml/min/1.73m² à l’inclusion)

L’âge médian et le débit de filtration glomérulaire estimé au départ étaient respectivement de 66 ans et de 38,4 ml/min par 1,73 m2. Au cours du suivi (médiane, 5,9 ans), 770 patients ont reçu un ARM, 211 sont décédés et 478 ont commencé un traitement de substitution rénale. Dans un modèle de régression logistique groupé pondéré par la probabilité inverse de la pondération, l’utilisation d’ARM était significativement associée à un taux inférieur de 28 % d’initiation d’une thérapie de remplacement rénal (rapport de risque, 0,72 [IC 95 %, 0,53-0,98]).

L’association entre l’utilisation d’ARM et l’initiation d’un traitement de substitution rénale était dose-dépendante (P pour la tendance <0,01) et cohérente dans tous les sous-groupes de patients.

L’incidence de l’hyperkaliémie (>5,5 mEq/L) était un peu plus élevée chez les utilisateurs d’ARM mais non significative (rapport de risque, 1,14 [IC 95 %, 0,88-1,48]).

Les utilisateurs d’ARM ont montré un meilleur pronostic rénal dans divers sous-groupes de maladies rénales chroniques dans une population réelle de maladies rénales chroniques.

 

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35026955/

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Hypertension in Pregnancy: Diagnosis, Blood Pressure Goals, and Pharmacotherapy: A scientific Statement From the American Heart Association

Référence de l’article : Garovic VD et al. Hypertension 2021 ;79 :00-00.DOI :10.1161/HYP.0000000000000208

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet et C Mounier Vehier (partenariat SFHTA et Agir pour le cœur des femmes)

Les troubles hypertensifs de la grossesse (THG) demeurent l’une des principales causes de morbidité et de mortalité maternelles et fœtales liées à la grossesse dans le monde entier. Les femmes affectées présentent également un risque accru de maladie cardiovasculaire plus tard dans la vie.

Les recommandations pour le diagnostic et le traitement de THG aux États-Unis ont peu, voire pas du tout, changé au cours des dernières décennies, contrairement aux recommandations sur l’hypertension pour la population générale. Les raisons de cette approche incluent la question du bénéfice de la normalisation du traitement de l’HTA chez les femmes enceintes, associée à des préoccupations théoriques concernant le bien-être du fœtus.

Ce rapport est basé sur une revue de la littérature actuelle et comprend les changements physiologiques normaux de la grossesse qui peuvent affecter la présentation clinique de THG, l’épidémiologie de la THG et les complications immédiates et à long terme maternelles de THG.

La prééclampsie est une maladie vasculaire hétérogène avec différents phénotypes cliniques et des mécanismes pathologiques probablement distincts. Ce consensus fait un aperçu critique des directives nationales et internationales actuelles, souligne les preuves émergentes que la réduction des objectifs du traitement de l’HTA pendant la grossesse peut réduire le risque d’hypertension grave  de la mère avec ses complications sans augmenter le risque pour la croissance fœtale et la grossesse

Enfin, ce consensus discute de l’avenir de la recherche dans ce domaine et du besoin pressant d’étudier l’impact des facteurs socioéconomiques et biologiques qui contribuent probablement aux disparités raciales et ethniques en matière de soins de santé maternelle.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34905954/

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Flash actualités HTA pour les Centre d’Excellence et BP Clinic – Hyperaldosteronisme primaire

Référence de l’article : Agarwal R et al. NEJM 2021 ;385(27) :2507-2519

L’éplerénone est un médicament qui appartient à la famille des diurétiques. Dans le cadre de son autorisation de mise sur le marché (AMM) il est indiqué en complément des traitements habituels pour diminuer le risque de morbi-mortalité chez les patients ayant une insuffisance cardiaque à fraction déjection réduite (FEVG <=30%) y compris après un infarctus du myocarde (FEVG<=40%).

En janvier 2021 l’éplerénone a obtenu une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), devenue Cadre de Prescription Compassionnelle (CPC) en juillet 2021, dans l’hyperaldosteronisme primaire (HAP) en cas d’intolérance à la spironolactone. Ce dispositif permet d’encadrer son utilisation dans l’HAP en dehors de leur AMM. Sa prescription initiale dans ce cadre est réservée aux cardiologues, néphrologues, endocrinologues et internistes avec un renouvellement possible pour tout médecin par la suite.

Pour en savoir plus : https://ansm.sante.fr/tableau-atu-rtu/inspra-25-mg-comprime-pellicule

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Chlorthalidone for Hypertension in Advanced Chronic Kidney Disease

Référence de l’article : Agarwal R et al. NEJM 2021 ;385(27) :2507-2519

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet.

Peu de preuves sont disponibles pour soutenir l’utilisation des diurétiques thiazidiques pour traiter l’hypertension chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique avancée.

Cette étude porte sur l’utilisation de la chlortalidone chez des patients avec une maladie rénale chronique de stade 4 et d’une hypertension mal contrôlée sur 24h. 160 patients ont été randomisés. Le débit de filtration glomérulaire moyen (±SD)) était de 23,2±4,2 ml par minute et par 1,73 m2 de surface corporelle et le nombre moyen d’antihypertenseurs prescrits était de 3,4±1,4.

Dans un rapport 1:1 , ils ont reçu de la chlorthalidone à une dose initiale de 12,5 mg par jour, avec des augmentations toutes les 4 semaines si nécessaire jusqu’à une maximale de 50 mg par jour vs placebo.

Le principal résultat de cette étude a été la modification de la pression artérielle systolique ambulatoire sur 24 heures entre le début de l’étude et 12 semaines , avec une réduction de -11,0 mm Hg (intervalle de confiance [IC] à 95 %, -13,9 à -8,1) dans le groupe chlorthalidone et de -0,5 mm Hg (IC à 95 %,-3,5 à 2,5) dans le groupe placebo.

Dès lors cette étude montre que chez les patients avec une insuffisance rénale chronique stade 4 avec une HTA mal contrôlée, un traitement par chlorthalidone à posologies croissantes a amélioré le contrôle de la PA  après 12 semaines, comparativement au placebo.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34739197/

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Rise in Blood Pressure Observed Among US Adults During the COVID-19 Pandemic.

Référence de l’article : Laffin LJ, Kaufman HW, Chen Z, Niles JK, Arellano AR, Bare LA, Hazen SL. Rise in Blood Pressure Observed Among US Adults During the COVID-19 Pandemic. Circulation. 2021 Dec 6. doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.121.057075.

Lecture proposée par : Béatrice Duly-Bouhanick

Dans une lettre publiée dans Circulation, les auteurs constatent dans une étude longitudinale sur 50 états aux Etats Unis une augmentation des PAS/PAD chez des patients adultes pendant la pandémie COVID-19 par rapport aux années précédentes. Celle-ci est plus marquée chez les femmes et elle ne serait pas liée à la prise de poids observée pendant le confinement (les hommes en auraient même perdu). Les auteurs évoquent des raisons multiples à cette augmentation des PA parmi lesquelles une augmentation de la consommation d’alcool, du stress et une réduction de l’activité physique. Ils mettent l’accent sur le risque d’une augmentation de l’incidence de la mortalité cardiovasculaire

Pour en savoir plusarticle en accès libre: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34865499/

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Echocardiography Predictors of Survival in Hypertensive Patients With Left Ventricular Hypertrophy

Référence de l’article : Guzik BM et al. Am J Hypertens 2021:34(6):636-44.

Lecture proposée parM Lopez-Sublet

L’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) est une atteinte bien connue des organes cibles en HTA. L’hypertrophie concentrique est le facteur prédictif le plus fort d’un risque accru d’événements cardiovasculaires, mais la valeur prédictive des paramètres échocardiographiques (ETT) individuels reste peu claire.

L’objectif de cette étude était de rechercher les variables ETT et hémodynamiques associées au remodelage concentrique et excentrique et leur association avec les résultats cardiovasculaires à long terme. 690 patients ont été observés pendant 10 ans. Au total, 177 événements cardiaques et cérébrovasculaires indésirables majeurs (ECCI) et 90 décès ont été enregistrés sur une période de 10 ans. L’hypertrophie concentrique du ventricule gauche est associée à de plus mauvais résultats que l’hypertrophie excentrique chez les sujets hypertendus. Dans l’hypertrophie concentrique, l’épaisseur relative de la paroi fournit une prédiction linéaire du risque de mortalité toutes causes confondues et du point final composite. La pression artérielle systolique et la variabilité tensionnelle sont aussi de prédicteurs significatifs des ECCI.

Ces données indiquent que la stratification du risque basée sur l’HVG doit prendre en compte différentes mesures en fonction du type de remodelage.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33950188/

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Home Blood Pressure Monitoring for Hypertension Diagnosis by Current Recommendations: A Long Way to Go

Référence de l’article : Bryant KB, Green MB, Shimbo D, Schwartz JE, Kronish IM, Zhang Y, Sheppard JP, McManus RJ, Moran AE, Bellows BK. Home Blood Pressure Monitoring for Hypertension Diagnosis by Current Recommendations: A Long Way to Go. Hypertension. 2021 Dec 2:HYPERTENSIONAHA12118463. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18463.

Lecture proposée par : JP Fauvel

En utilisant les données de l’étude NAHNES et en extrapolant à la population adulte des USA, les auteurs estiment que 31,4 millions d’adultes américains auraient une HTA non diagnostiquée (pression artérielle au cabinet ≥130/80 mmHg). 95,3 % d’entre eux (29,3 millions) auraient dû bénéficier d’une mesure de la PA en dehors du cabinet (selon les critères ACC/ AHA).  Au final, seulement 3,6 % (1,1 million) ont été informés de l’utilisation possible de l’automesure, et un peu plus (15,7 %  soit 4,7 millions) l’ont quand même utilisée. Il reste un long chemin avant que l’automesure ne soit proposée puis réalisée pour confirmer ou infirmer le diagnostic d’HTA permanente.

Pour en savoir plus https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34852639/

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