Consideration of the reference value and number of measurements of the urinary sodium-to-potassium ratio based on the prévalence of untreated home hypertension : TMM Cohort Study

Référence de l’article : Kogure M et al. Hypertension research 2022 ;45 :866-875

Lecture proposée par : G Ehret & M Lopez-Sublet

Le sodium urinaire peut servir à identifier des patients avec une forte consommation de sodium et une hypertension artérielle (HTA) liée à ce comportement. Le recueil d’urines sur 24h n’est pas facilement réalisable en pratique clinique et le spot urinaire n’est pas précis. Le rapport urinaire (spot) de sodium/potassium (Na/Ku) pourrait être une alternative d’analyse de la consommation de sel, cependant, aucune valeur de référence n’a été établie car le rapport Na/Ku est connu pour avoir des variations diurnes et journalières importante.
Cette étude japonaise de cohorte transversale s’est intéressée à étudier le nombre de jours nécessaires pour obtenir une meilleure association entre le rapport Na/Ku du matin et la pression artérielle à domicile. Les données sont issues du projet Tohoku Medical Megabank.

Au total, 3’122 participants ont été équipés des appareils de mesure de la PA et ont eu des mesures du rapport Na/Ku pendant 10 jours consécutifs. L’étude a évalué la relation entre le rapport Na/Ku du matin de 1er jour à 10ème jour et l’hypertension à domicile en utilisant des modèles de régression logistique multiple. On constate que la pression artérielle est corrélée de manière linéaire avec le rapport Na/Ku et les mesures multiples du rapport Na/Ku sont plus fortement associés à une hypertension par automesure que des dosages uniques. Il n’y avait pas de seuil de Na/Ku pour l’association observée. Les mesures de Na/Ku sont restés stables à partir du 3e jour de mesure.
Cette étude conclu à que le rapport Na/Ku en milieu communautaire peut avoir éventuellement le potentiel d’identifier les consommateurs de sel parmi les hypertendus dans une approche populationnelle.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35043014/

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Prevalence of Medications That May Raise Blood Pressure Among Adults With Hypertension in the United States

Référence de l’article : Vitarello JA et al. JAMA Internal Medicine 2022 ;82(1) :90-93

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Cette enquête transversale représentative de la population américaine s’est intéressée à la prévalence de l’utilisation de médicaments susceptibles d’élever la PA et examine leur association avec le contrôle de la PA et l’utilisation d’antihypertenseurs.

18 % des adultes souffrant d’hypertension aux USA ont déclaré prendre des médicaments susceptibles de provoquer une élévation de la pression artérielle. L’utilisation de ces médicaments était associée à une probabilité accrue d’hypertension non contrôlée chez les personnes ne prenant pas d’antihypertenseurs et à une plus grande utilisation d’antihypertenseurs chez les patients souffrant d’hypertension contrôlée et non contrôlée.

Leurs résultats indiquent une possibilité importante d’améliorer le contrôle de la PA en optimisant la connaissance des médicaments consommés par un patient. Dès lors, les cliniciens devraient systématiquement rechercher les médicaments susceptibles de provoquer une élévation de la PA et envisager de les arrêter, de les remplacer, de minimiser leur dose et leur durée d’utilisation

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34807229/

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Improving compliance to antihypertensive treatment in women with hypertension

Référence de l’article : Milhailidou A et al. e-journal of Cardiology-Practice 2022;22(5)

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

L’inobservance au traitement antihypertenseur reste un défi pour le contrôle tensionnel et cette publication s’intéresse aux différences entre les sexes et fait un focus sur le constat du plus mauvais contrôle actuellement chez les femmes.

Plusieurs obstacles à cela, les facteurs liés au système de santé et l’inertie thérapeutique en première ligne. Plus encore, reconnaitre les symptômes, le retard pris pour débuter un traitement, les objectifs tensionnels non obtenus, la désinformation, le problème lié à la mesure et le cout des médicaments sont aussi à tenir en compte.

Le contrôle de l’HTA est la priorité absolue pour réduire le fardeau des maladies cardiovasculaires chez les femmes, en particulier celles souffrant d’hypertension. Ce travail aborde de façon synthétique cette problématique avec des messages clefs.

Merci au Dr Milhailidou pour le travail collaboratif avec la SFHTA et accord donné pour publier le lien pour accéder à son travail.

Article en accès gratuit : https://www.escardio.org/Journals/E-Journal-of-Cardiology-Practice/Volume-22/improving-compliance-to-antihypertensive-treatment-in-women-with-hypertension

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Treatment for Mild Chronic Hypertension during Pregnancy

Référence de l’article : Tita AT et al. New England Journal of Medicine 2022, DOI: 10.1056/NEJMoa2201295.

Lecture proposée par : G Ehret

L’utilité et la sécurité du traitement d’une hypertension artérielle non-sévère durant la grossesse sont débattues et il n’y a pas de données de grande qualité pour guider le clinicien. Les bénéfices potentiels d’un tel traitement pourraient être une évolution plus favorable de la grossesse et la crainte est une augmentation du nombre d’enfants qui sont petits pour l’âge gestationnel (PAG).
L’étude CHAP (chronic hypertension and pregnancy), présentée à la réunion de l’American College of Cardiology, est une étude randomisée, multicentrique, ouverte, s’adressant à des femmes avec une hypertension non-sévère (TAS 140-159 ou TAD 90-104mmHg). L’inclusion dans l’étude s’est faite avant 23 semaines de grossesse. Le critère de jugement primaire est un critère composite de prééclampsie, naissance précoce, abruption placentaire, mort fœtal ou néonatal. Le critère de jugement de sécurité est le taux d’enfants avec un poids de naissance en dessous de la 10e percentile.
Au total 2,408 femmes ont été incluses. Le critère de jugement primaire était observé plus rarement dans le groupe de traitement actif: 30.2 vs. 37% (RR 0.82, p<0.001). Le taux d’enfants PAG n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes (11.2 vs. 10.4%, p=0.76). Dans les critères de jugement secondaire, le taux de complications sévères maternelles (2.1 vs. 2.8%), le taux de complications sévères néonatales (2 vs. 2.6%) et le taux de prééclampsie (24.4 vs. 31.1%) et le risque de naissance précoce (27.5 vs. 31.4%) étaient tous moins important dans le groupe de traitement actif.
Les résultats représentent les premières données de haute qualité qui suggère que le traitement d’une hypertension non-sévère durant la grossesse est bénéfique pour la femme et l’enfant.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35363951/

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Arterial hypertension – Clinical trials update 2021

Référence de l’article : Al Horani H et al. Nutr Metab Cardiovasc Dis 2022 ;32(1) :21-31

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Cette revue a pour but de détailler des nouveautés en terme d’essais cliniques en HTA. Voici quelques constats discutées dans ce papier :

– L’âge de début de l’hypertension, les niveaux de pression artérielle (PA) nocturne et le profil tensionnel peuvent interagir dans le pronostic des futures maladies cardiovasculaires (MCV).

– Le risque de maladie coronarienne semble augmenter linéairement avec l’augmentation de la pression artérielle systolique à l’effort.

– Les bloqueurs du système rénine-angiotensine ne sont pas associés à un risque accru d’évolution sévère de la COVID-19.

– Chez les patients âgés, l’évaluation des risques et des avantages d’un contrôle intensifié de la pression artérielle doit être faite individuellement.

– Une association en forme de J entre les MCV et la PA a également pu être démontrée chez les patients atteints de fibrillation auriculaire sous anticoagulation.

– La restriction en sel et la modification du mode de vie restent des options efficaces pour traiter les patients hypertendus à faible risque CV.

– Les inhibiteurs du co-transporteur 2 du glucose sodique et les agonistes des récepteurs du Glucagon-like peptide-1 montrent des effets hypotenseurs.

– La dénervation rénale doit être considérée comme une option thérapeutique supplémentaire ou alternative chez certains patients souffrant d’hypertension non contrôlée.

Article en accès gratuit : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34690044/

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Twenty-Four-Hour Central (Aortic) Systolic Blood Pressure : Reference Values and Dipping Patterns in Untreated Individuals

Référence de l’article : Weber T et al. Hypertension 2022 ;79(1) :251-260.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet et T Denolle

La pression artérielle systolique centrale (aortique) (PASC) est la pression perçue par le cœur, le cerveau et les reins. Si elle est correctement mesurée, la PASC est plus étroitement associée aux dommages causés aux organes par l’hypertension et au pronostic, par rapport à la PAS brachiale (PASB). Si la PASM et la PADcal sont relativement constantes sur tout l’axe artériel, il existe une amplification de la PAS de l’aorte vers la périphérie, ce qui entraine une différence entre les PASc et la PASB.

Cette publication s’est intéressée  à étudier les profils de 24 heures de la PASB et de la PASC, mesurés simultanément (à l’aide d’appareils Mobilograph) de 2 423 adultes non traités exempts de maladie cardiovasculaire manifeste, cela afin de développer des valeurs de référence et d’analyser la variabilité jour-nuit. 144 509 mesures brachiales et 130 804 mesures centrales valides ont été obtenues. La moyenne de la pression artérielle brachiale sur 24 heures, le jour et la nuit pour tous les individus était respectivement de 124/79, 126/81 et 116/72 mmHg. La PAS centrale a été évaluée à l’aide des ondes brachiales, calculées à partir de la PAS moyenne (PASMc)/PAD calibrée (PADcal) ou la PASB/PADcal. Suivant le mode calcul utilisé, les valeurs moyennes sur 24h, jour et nuit pour la PASMC/PAD étaient respectivement de 128, 128 et 125 mmHg et de 115,117 et 107 mmHg pour la PASB/PADcal.

Dans cette étude il est proposé de manière pragmatique comme limite supérieure pour la PASMC/PADcal de 24h 135mmHg et pour la PASB/PADcal de 24h 120 mmHg.

Cette étude fournit pour la première fois des valeurs de référence de la PASC sur 24h et de son cycle nycthéméral en comparaison avec la PASB, permettant son utilisation en pratique clinique. Néanmoins, ces valeurs sont réalisées avec un seul appareil de mesure et les résultats sont assez différents selon le mode de calcul de la PASc

Article en accès gratuit :  https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34775789/

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Hypertension With Negative Metaiodobenzylguanidine Scintigraphy

Référence de l’article : Hypertension With Negative Metaiodobenzylguanidine Scintigraphy. Hypertension. 2022; 79:474–478.

Lecture proposée par : AG Lopez

Nous rapportons le cas d’une patiente de 35 ans, chez qui un paragangliome abdominal sécrétant a été diagnostiqué en début de grossesse. Une HTA sévère associée à des signes évocateurs d’hypersécrétion de cathécolamines et/ou à des complications cardiologiques aiguës, doit faire rechercher un paragangliome sécrétant. Le diagnostic repose sur le dosage des métanéphrines plasmatiques ou urinaires et sur la réalisation d’un bilan d’imagerie conventionnelle et de médecine nucléaire. L’examen de première intention est la tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne. Une imagerie nucléaire de type TEP-18FDG, TEP-18F-DOPA ou scintigraphie aux analogues de la somatostatine marqués au 68-Gallium doit être associée afin de conforter le diagnostic et rechercher d’autres localisations. Comme le montre notre cas clinique, la scintigraphie 123I-MIBG n’est pas un examen suffisamment sensible pour les paragangliomes se développant aux dépens des ganglions sympathiques et parasympathiques. Elle ne doit donc pas être utilisée en première intention.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34879700/

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Neurologically asymptomatic patients frequently present cerebral injuries during malignant hypertension: a MRI study

Référence de l’article : Neurologically asymptomatic patients frequently present cerebral injuries during malignant hypertension: a MRI study. Journal of Hypertension. 2021.39:2463-2469.

Lecture proposée par : R Boulestreau

L’HTA maligne est la forme d’hypertension artérielle la plus grave, rapidement mortelle en l’absence de traitement. Elle entraine une dégradation rapide de l’ensemble des organes cibles via une atteinte microvasculaire diffuse rapidement progressive. Si l’atteinte ophtalmologique, rénale et cardiaque sont déjà décrites, l’atteinte cérébrale n’avait pas été étudiée jusque là. Entre 2008 et 2018, nous avons réalisé une IRM cérébrale chez 92  patients admis pour HTA maligne « non compliquée » dans le service. Parmi eux, 58 patients n’avaient aucun signe neurologique à l’admission,  66% d’hommes avec un âge moyen de 45.6 ans. Seuls 24% avaient une IRM cérébrale normale. Une anomalie récente était retrouvée chez 29% d’entre eux (PRES, AVC ischémique ou hémorragique) et 52% présentaient une microangiopathie cérébrale sévère. Si ces données sont confirmées, une IRM cérébrale systématique pourrait être recommandée lors du diagnostic d’une HTA maligne, indépendamment des symptômes neurologiques.                                             

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34343146/

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App based education programme to reduce salt intake (AppSalt) in schoolchildren and their families in China: parallel, cluster randomised controlled trial.

Référence de l’article : He F J, Zhang P, Luo R, Li Y, Sun Y, Chen F et al. BMJ 2022; 376 :e066982 doi:10.1136/bmj-2021-066982

Lecture proposée par : JP Fauvel

Quoi de mieux que former les enfants via une application pour que toute la famille baisse sa consommation de sel et réduise sa PA ?

En Chine, un programme d’éducation basé sur une application présentée aux enfants dès l’école primaire, en utilisant une approche d’enfant à parents, s’est avéré efficace pour réduire la consommation de sel et la pression artérielle systolique chez les adultes. En comparaison au groupe contrôle, la consommation de sel du groupe intervention a baissée de -0.82 g/jour (-1.24 à –0.4 ; p<0.001) et la PAS a baissée de -1.64 mmHg (-3.01 à -0.27 ; p<0.05)

Cependant, les effets n’ont pas été significatifs chez les enfants.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35165117/

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Association of Different Definitions of Intradialytic Hypertension With Long-Term Mortality in Hemodialysis

Référence de l’article : Singh AT, Waikar SS, Mc Causland FR. Hypertension. 2022 Feb 15:HYPERTENSIONAHA12118058. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18058.

Lecture proposée par : JP Fauvel

Si votre pression artérielle monte entre le début et la fin de la séance de dialyse vous avez un sur-risque de mortalité. Chez 3198 patients hémodialysés, des modèles de Cox ont été ajustés pour examiner l’association entre l’hypertension intradialytique (différence de PA entre le début et la fin de la séance de dialyse) et la mortalité toutes causes. Trois groupes de patients ont été constitués ( groupe HyperO : HTA intradialytique comprise entre 0 et 10 mmHg ; groupe Hyper10 : HTA intradialytique de 10 à 20 mm Hg et groupe Hyper20 : HTA intradialytique ≥20 mm Hg) et comparés au groupe de patient dont la PA ne monte pas entre le début et la fin de la séance de dialyse.

Au cours de la période de référence, 47 % des individus répondaient à la définition HyperO et présentaient un risque ajusté de décès supérieur de 32 % (hazard ratio, 1,32 [IC 95 %, 1,05-1,66]), par rapport à une pression artérielle systolique non augmentée. L’Hyper10 était présent dans 21,2 % des cas et associée à un risque ajusté de décès augmenté de 18 % (hazard ratio, 1,18 [IC 95 %, 0,94-1,48]). L’Hyper20 était présent chez 6,8 % des patients et associée à un risque ajusté de décès supérieur de 3 % (hazard ratio 1,03 [IC 95 %, 0,74-1,44]).

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35166122/

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