Improving compliance to antihypertensive treatment in women with hypertension

Référence de l’article : Milhailidou A et al. e-journal of Cardiology-Practice 2022;22(5)

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

L’inobservance au traitement antihypertenseur reste un défi pour le contrôle tensionnel et cette publication s’intéresse aux différences entre les sexes et fait un focus sur le constat du plus mauvais contrôle actuellement chez les femmes.

Plusieurs obstacles à cela, les facteurs liés au système de santé et l’inertie thérapeutique en première ligne. Plus encore, reconnaitre les symptômes, le retard pris pour débuter un traitement, les objectifs tensionnels non obtenus, la désinformation, le problème lié à la mesure et le cout des médicaments sont aussi à tenir en compte.

Le contrôle de l’HTA est la priorité absolue pour réduire le fardeau des maladies cardiovasculaires chez les femmes, en particulier celles souffrant d’hypertension. Ce travail aborde de façon synthétique cette problématique avec des messages clefs.

Merci au Dr Milhailidou pour le travail collaboratif avec la SFHTA et accord donné pour publier le lien pour accéder à son travail.

Article en accès gratuit : https://www.escardio.org/Journals/E-Journal-of-Cardiology-Practice/Volume-22/improving-compliance-to-antihypertensive-treatment-in-women-with-hypertension

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Treatment for Mild Chronic Hypertension during Pregnancy

Référence de l’article : Tita AT et al. New England Journal of Medicine 2022, DOI: 10.1056/NEJMoa2201295.

Lecture proposée par : G Ehret

L’utilité et la sécurité du traitement d’une hypertension artérielle non-sévère durant la grossesse sont débattues et il n’y a pas de données de grande qualité pour guider le clinicien. Les bénéfices potentiels d’un tel traitement pourraient être une évolution plus favorable de la grossesse et la crainte est une augmentation du nombre d’enfants qui sont petits pour l’âge gestationnel (PAG).
L’étude CHAP (chronic hypertension and pregnancy), présentée à la réunion de l’American College of Cardiology, est une étude randomisée, multicentrique, ouverte, s’adressant à des femmes avec une hypertension non-sévère (TAS 140-159 ou TAD 90-104mmHg). L’inclusion dans l’étude s’est faite avant 23 semaines de grossesse. Le critère de jugement primaire est un critère composite de prééclampsie, naissance précoce, abruption placentaire, mort fœtal ou néonatal. Le critère de jugement de sécurité est le taux d’enfants avec un poids de naissance en dessous de la 10e percentile.
Au total 2,408 femmes ont été incluses. Le critère de jugement primaire était observé plus rarement dans le groupe de traitement actif: 30.2 vs. 37% (RR 0.82, p<0.001). Le taux d’enfants PAG n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes (11.2 vs. 10.4%, p=0.76). Dans les critères de jugement secondaire, le taux de complications sévères maternelles (2.1 vs. 2.8%), le taux de complications sévères néonatales (2 vs. 2.6%) et le taux de prééclampsie (24.4 vs. 31.1%) et le risque de naissance précoce (27.5 vs. 31.4%) étaient tous moins important dans le groupe de traitement actif.
Les résultats représentent les premières données de haute qualité qui suggère que le traitement d’une hypertension non-sévère durant la grossesse est bénéfique pour la femme et l’enfant.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35363951/

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Arterial hypertension – Clinical trials update 2021

Référence de l’article : Al Horani H et al. Nutr Metab Cardiovasc Dis 2022 ;32(1) :21-31

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Cette revue a pour but de détailler des nouveautés en terme d’essais cliniques en HTA. Voici quelques constats discutées dans ce papier :

– L’âge de début de l’hypertension, les niveaux de pression artérielle (PA) nocturne et le profil tensionnel peuvent interagir dans le pronostic des futures maladies cardiovasculaires (MCV).

– Le risque de maladie coronarienne semble augmenter linéairement avec l’augmentation de la pression artérielle systolique à l’effort.

– Les bloqueurs du système rénine-angiotensine ne sont pas associés à un risque accru d’évolution sévère de la COVID-19.

– Chez les patients âgés, l’évaluation des risques et des avantages d’un contrôle intensifié de la pression artérielle doit être faite individuellement.

– Une association en forme de J entre les MCV et la PA a également pu être démontrée chez les patients atteints de fibrillation auriculaire sous anticoagulation.

– La restriction en sel et la modification du mode de vie restent des options efficaces pour traiter les patients hypertendus à faible risque CV.

– Les inhibiteurs du co-transporteur 2 du glucose sodique et les agonistes des récepteurs du Glucagon-like peptide-1 montrent des effets hypotenseurs.

– La dénervation rénale doit être considérée comme une option thérapeutique supplémentaire ou alternative chez certains patients souffrant d’hypertension non contrôlée.

Article en accès gratuit : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34690044/

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Twenty-Four-Hour Central (Aortic) Systolic Blood Pressure : Reference Values and Dipping Patterns in Untreated Individuals

Référence de l’article : Weber T et al. Hypertension 2022 ;79(1) :251-260.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet et T Denolle

La pression artérielle systolique centrale (aortique) (PASC) est la pression perçue par le cœur, le cerveau et les reins. Si elle est correctement mesurée, la PASC est plus étroitement associée aux dommages causés aux organes par l’hypertension et au pronostic, par rapport à la PAS brachiale (PASB). Si la PASM et la PADcal sont relativement constantes sur tout l’axe artériel, il existe une amplification de la PAS de l’aorte vers la périphérie, ce qui entraine une différence entre les PASc et la PASB.

Cette publication s’est intéressée  à étudier les profils de 24 heures de la PASB et de la PASC, mesurés simultanément (à l’aide d’appareils Mobilograph) de 2 423 adultes non traités exempts de maladie cardiovasculaire manifeste, cela afin de développer des valeurs de référence et d’analyser la variabilité jour-nuit. 144 509 mesures brachiales et 130 804 mesures centrales valides ont été obtenues. La moyenne de la pression artérielle brachiale sur 24 heures, le jour et la nuit pour tous les individus était respectivement de 124/79, 126/81 et 116/72 mmHg. La PAS centrale a été évaluée à l’aide des ondes brachiales, calculées à partir de la PAS moyenne (PASMc)/PAD calibrée (PADcal) ou la PASB/PADcal. Suivant le mode calcul utilisé, les valeurs moyennes sur 24h, jour et nuit pour la PASMC/PAD étaient respectivement de 128, 128 et 125 mmHg et de 115,117 et 107 mmHg pour la PASB/PADcal.

Dans cette étude il est proposé de manière pragmatique comme limite supérieure pour la PASMC/PADcal de 24h 135mmHg et pour la PASB/PADcal de 24h 120 mmHg.

Cette étude fournit pour la première fois des valeurs de référence de la PASC sur 24h et de son cycle nycthéméral en comparaison avec la PASB, permettant son utilisation en pratique clinique. Néanmoins, ces valeurs sont réalisées avec un seul appareil de mesure et les résultats sont assez différents selon le mode de calcul de la PASc

Article en accès gratuit :  https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34775789/

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Hypertension With Negative Metaiodobenzylguanidine Scintigraphy

Référence de l’article : Hypertension With Negative Metaiodobenzylguanidine Scintigraphy. Hypertension. 2022; 79:474–478.

Lecture proposée par : AG Lopez

Nous rapportons le cas d’une patiente de 35 ans, chez qui un paragangliome abdominal sécrétant a été diagnostiqué en début de grossesse. Une HTA sévère associée à des signes évocateurs d’hypersécrétion de cathécolamines et/ou à des complications cardiologiques aiguës, doit faire rechercher un paragangliome sécrétant. Le diagnostic repose sur le dosage des métanéphrines plasmatiques ou urinaires et sur la réalisation d’un bilan d’imagerie conventionnelle et de médecine nucléaire. L’examen de première intention est la tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne. Une imagerie nucléaire de type TEP-18FDG, TEP-18F-DOPA ou scintigraphie aux analogues de la somatostatine marqués au 68-Gallium doit être associée afin de conforter le diagnostic et rechercher d’autres localisations. Comme le montre notre cas clinique, la scintigraphie 123I-MIBG n’est pas un examen suffisamment sensible pour les paragangliomes se développant aux dépens des ganglions sympathiques et parasympathiques. Elle ne doit donc pas être utilisée en première intention.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34879700/

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Neurologically asymptomatic patients frequently present cerebral injuries during malignant hypertension: a MRI study

Référence de l’article : Neurologically asymptomatic patients frequently present cerebral injuries during malignant hypertension: a MRI study. Journal of Hypertension. 2021.39:2463-2469.

Lecture proposée par : R Boulestreau

L’HTA maligne est la forme d’hypertension artérielle la plus grave, rapidement mortelle en l’absence de traitement. Elle entraine une dégradation rapide de l’ensemble des organes cibles via une atteinte microvasculaire diffuse rapidement progressive. Si l’atteinte ophtalmologique, rénale et cardiaque sont déjà décrites, l’atteinte cérébrale n’avait pas été étudiée jusque là. Entre 2008 et 2018, nous avons réalisé une IRM cérébrale chez 92  patients admis pour HTA maligne « non compliquée » dans le service. Parmi eux, 58 patients n’avaient aucun signe neurologique à l’admission,  66% d’hommes avec un âge moyen de 45.6 ans. Seuls 24% avaient une IRM cérébrale normale. Une anomalie récente était retrouvée chez 29% d’entre eux (PRES, AVC ischémique ou hémorragique) et 52% présentaient une microangiopathie cérébrale sévère. Si ces données sont confirmées, une IRM cérébrale systématique pourrait être recommandée lors du diagnostic d’une HTA maligne, indépendamment des symptômes neurologiques.                                             

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34343146/

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App based education programme to reduce salt intake (AppSalt) in schoolchildren and their families in China: parallel, cluster randomised controlled trial.

Référence de l’article : He F J, Zhang P, Luo R, Li Y, Sun Y, Chen F et al. BMJ 2022; 376 :e066982 doi:10.1136/bmj-2021-066982

Lecture proposée par : JP Fauvel

Quoi de mieux que former les enfants via une application pour que toute la famille baisse sa consommation de sel et réduise sa PA ?

En Chine, un programme d’éducation basé sur une application présentée aux enfants dès l’école primaire, en utilisant une approche d’enfant à parents, s’est avéré efficace pour réduire la consommation de sel et la pression artérielle systolique chez les adultes. En comparaison au groupe contrôle, la consommation de sel du groupe intervention a baissée de -0.82 g/jour (-1.24 à –0.4 ; p<0.001) et la PAS a baissée de -1.64 mmHg (-3.01 à -0.27 ; p<0.05)

Cependant, les effets n’ont pas été significatifs chez les enfants.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35165117/

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Association of Different Definitions of Intradialytic Hypertension With Long-Term Mortality in Hemodialysis

Référence de l’article : Singh AT, Waikar SS, Mc Causland FR. Hypertension. 2022 Feb 15:HYPERTENSIONAHA12118058. doi: 10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18058.

Lecture proposée par : JP Fauvel

Si votre pression artérielle monte entre le début et la fin de la séance de dialyse vous avez un sur-risque de mortalité. Chez 3198 patients hémodialysés, des modèles de Cox ont été ajustés pour examiner l’association entre l’hypertension intradialytique (différence de PA entre le début et la fin de la séance de dialyse) et la mortalité toutes causes. Trois groupes de patients ont été constitués ( groupe HyperO : HTA intradialytique comprise entre 0 et 10 mmHg ; groupe Hyper10 : HTA intradialytique de 10 à 20 mm Hg et groupe Hyper20 : HTA intradialytique ≥20 mm Hg) et comparés au groupe de patient dont la PA ne monte pas entre le début et la fin de la séance de dialyse.

Au cours de la période de référence, 47 % des individus répondaient à la définition HyperO et présentaient un risque ajusté de décès supérieur de 32 % (hazard ratio, 1,32 [IC 95 %, 1,05-1,66]), par rapport à une pression artérielle systolique non augmentée. L’Hyper10 était présent dans 21,2 % des cas et associée à un risque ajusté de décès augmenté de 18 % (hazard ratio, 1,18 [IC 95 %, 0,94-1,48]). L’Hyper20 était présent chez 6,8 % des patients et associée à un risque ajusté de décès supérieur de 3 % (hazard ratio 1,03 [IC 95 %, 0,74-1,44]).

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35166122/

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Aortic Stiffness, Central Blood Pressure, and Pulsatile Arterial Load Predict Future Thoracic Aortic Aneurysm Expansion

Référence de l’article : Boczar KE et al. Hypertension 2021 ;77 :126-134.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

L’anévrisme de l’aorte thoracique est une maladie associée à une morbidité et une mortalité élevées. Cette étude a cherché à déterminer le rôle de la rigidité aortique et de la charge artérielle pulsatile sur la future expansion de l’anévrisme. Cent cinq sujets consécutifs, non opérés, présentant un anévrisme aortique thoracique ont été recrutés et suivis prospectivement. En combinant la tonométrie artérielle avec échocardiographie, différentes mesures de rigidité aortique et de la pression sanguine centrale ont été estimées.

Une régression linéaire multivariable par étapes a évalué les associations entre les mesures de la rigidité et de la croissance de l’anévrisme après ajustement des facteurs de confusion potentiels. L’âge moyen des patients, la taille initiale de l’anévrisme et la durée du suivi étaient de 62,6±11,4 ans, 46,24±3,84 mm et 2,92±1,01 ans, respectivement. Le taux de croissance de l’anévrisme était de 0,43±0,37 mm/an. Après correction pour des comparaisons multiples, la pression systolique centrale (P=0,007) et la pression pulsée (P=0,0002), la vitesse de l’onde de pouls carotide-fémorale (P=0,005) et des ondes de pression réfléchies (P=0,003), ainsi qu’une compliance artérielle totale plus faible étaient indépendamment associés à la croissance future de l’anévrisme.

La rigidité aortique et l’hémodynamique pulsatile sont indépendamment associées à la croissance future de l’anévrisme de l’aorte thoracique et fournissent de nouvelles informations sur l’activité de la maladie. Ces résultats soulignent le rôle de l’évaluation hémodynamique centrale pour adapter de nouvelles stratégies d’évaluation du risque et de traitement aux patients atteints d’anévrisme de l’aorte thoracique.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33249858/

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Utility of urinary albumin excretion as an index for stratifying the residual cardiovascular risk in patients undergoing antihypertensive agents treatment

Référence de l’article : Kikuchi Y et al. Journal of Hypertension 2021 ;39 :2431-2438.

Lecture proposée par : M Lopez-Sublet

Les patients traités par des médicaments antihypertenseurs, même ceux dont la pression artérielle (PA) est bien contrôlée, présentent un risque plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire athérosclérotique (MCVA) que les personnes non hypertendues présentant un niveau de risque optimal.

Cette étude a émis l’hypothèse que ce risque résiduel pouvait être stratifié sur la base de l’excrétion urinaire d’albumine (EUA).

Un total de 13 082 personnes d’âge moyen et plus âgées avec une PAS/PAD de moins de 160/100 mmHg et des rapports albumine urinaire/créatinine de moins de 300 mg/g et qui n’ont pas subi d’événements cardiovasculaire, ont été suivies. La tension artérielle de départ a été classée en quatre catégories : tension normale (TA1), tension normale élevée (TA2), tension élevée (TA3) et hypertension de grade 1 (TA4), selon les directives 2019 de la Société japonaise d’hypertension.

Après un suivi moyen de 10,6 ± 2,6 ans, le rapport de risque multivariable pour le développement d’une MCVA (n = 994) était déjà augmenté chez les patients hypertendus traités ayant une PA1 par rapport aux individus non-traités ayant une PA1 ; cependant, parmi les patients hypertendus médicamenteux, ce risque était séparé entre les groupes d’EUA, qui ont été classés en fonction de l’UACR médian (hommes, 15,4 mg/g ; femmes, 19,0 mg/g). Chez les patients hypertendus sous traitement, quelle que soit la catégorie de PA, le risque ajusté de développement d’une MCVA chez les personnes ayant un EUA inférieur ou supérieur était comparable à celui observé chez les personnes non traitées des catégories de PA1 et de PA4, respectivement.

En conclusion : chez les patients traités présentant une hypertension bien contrôlée, l’EUA est utile pour stratifier le risque résiduel de développer une MCVA par rapport aux individus non hypertendus présentant des niveaux de risque optimaux.

Pour en savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34261952/

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